L’Alfawise U20 est commercialisée par Gearbest, un revendeur d’imprimante 3D bien connu, devenu au cours des dernières années l’un des principaux fournisseurs d’imprimantes en kit petit budget. Lancée à l’été 2018 pour succéder à l’Alfawise U10, qui n’a rencontré que peu de succès, la U20 conserve le volume d’impression séduisant de son prédécesseur tout en l’agrémentant de quelques nouveautés intéressantes.
Tout comme de nombreuses imprimantes à grand volume sorties ces deux dernières années, l’Alfawise U20 cherche à surfer sur le succès de la Creality CR-10. Et malgré les quelques imperfections qui viennent contrebalancer ses atouts, son prix en dessous des 275 € est très aléchant.
L’Alfawise U20 se présente sous forme de kit partiellement assemblé : quelques vis à serrer dans certaines parties du cadre et quelques connecteurs à brancher, et vous êtes prêt à imprimer.
Il est intéressant de noter que l’Alfawise est la marque maison du revendeur GearBest, mais sous le capot, l’Alfawise U20 est en fait composée d’éléments qui nous viennent du fabricant Tronxy.
Après plusieurs semaines de test et de bidouillage avec l’Alfawise U20, nous sommes aujourd’hui en mesure de déterminer si elle repousse ou non les limites de l’impression 3D à petit prix. Découvrez-le avec nous en lisant notre article !
Design
Si vous avez déjà eu affaire à un kit d’imprimante 3D petit budget pré-assemblé, vous n’apprendrez pas grand-chose de nouveau dans cette section.
Niveau packaging, l’Alfawise U20 est en effet assez comparable à la CR-10 ou à la Tevo Tornado. Attendez-vous donc à recevoir une boîte en carton remplie de plaques de mousse protégeant l’extrudeur et le châssis.
Côté assemblage, aucune difficulté. Les instructions fournies sont claires, avec des étapes faciles à suivre. Et si, malgré cela, vous rencontrez quelques difficultés pour monter votre imprimante, sachez que l’Alfawise U20 est largement représentée parmi les vidéos de makers disponibles sur YouTube.
Vous n’aurez pas de problème à en trouver une qui vous indique où visser quoi ! En termes de rigidité et de stabilité, la plupart des pièces de l’Alfawise U20 donnent une impression de robustesse une fois assemblées. Cependant, certaines petites choses assez irritantes viennent entacher un design que l’on aurait pu qualifier d’au-dessus de la moyenne.
Après avoir mis l’imprimante en marche pour la seconde fois, le ventilateur du hotend s’est mis à émettre un vrombissement digne d’un essaim d’abeilles en colère. Certes, le bruit s’atténue au bout de quelques minutes, mais cela ne laisse rien présager de bon niveau qualité du matériel, s’il commence à sortir des sons étranges dès la deuxième mise en marche.
Le boîtier de contrôle externe dispose d’un écran tactile plutôt impressionnant qui apporte beaucoup de convivialité à l’utilisation. Par contre, on s’interroge sur la pertinence de ce type de boîtiers raccordés à l’imprimante par une espèce de cordon ombilical, qui ne trouvent rien de mieux à faire que de rester toujours dans notre passage. Il aurait au moins été intéressant d’offrir une autre utilité à ce bout de métal encombrant. Quand l’on voit que des imprimantes comme la Creality CR-X ou l’Anycubic Chiron intègrent directement leur unité de contrôle dans la base de leur structure, ces boîtiers ombilicaux font en effet assez dépassés.
Un ajout aussi simple qu’un porte-bobine sur le boîtier aurait au moins pu contribuer à optimiser l’espace de bureau que l’imprimante entame déjà pas mal. Sans compter que cette solution aurait permis d’éviter l’abomination qu’est le support pour bobine proposé avec l’Alfawise U20. Il s’agit sans aucun doute du pire que nous ayons pu rencontrer jusqu’à présent. Sa base peut se régler pour s’adapter à n’importe quelle taille de bobine, mais ce n’est pas le cas de la broche, qui n’accepte que les petites bobines. Un concept qui est donc totalement inutile.
Par ailleurs, force est de reconnaître que l’écran tactile de l’Alfawise est très réactif. Par contre, il est fixé sur le haut du boîtier de contrôle, et donc inaccessible à moins de placer l’imprimante sur un bureau ou sur une étagère basse. Il aurait été judicieux de le fixer légèrement de biais, afin qu’il soit toujours visible.
Vient ensuite le problème du lecteur de carte microSD, ou plutôt de l’espace très fin qui se trouve juste en dessous de lui : une fente juste assez grande pour y glisser, justement, une carte microSD. Il nous est arrivé plusieurs fois de perdre plusieurs minutes à devoir récupérer la carte malencontreusement introduite au mauvais endroit.
Si l’on en croit les diverses frustrations exprimées au sein de la communauté de propriétaires d’Alfawise U20 sur le net, il semblerait qu’il existe quelques différences entre les machines expédiées. Supports d’angle pliés, plateaux légèrement bombés… Il faut visiblement s’attendre à quelques divergences d’expériences.
Gearbest et les développeurs de l’Alfawise U20 semblent toutefois assez réactifs face aux plaintes qu’ils reçoivent, ce qui est un petit plus. Mais on est en droit de se demander pourquoi de telles plaintes existent en premier lieu.
L’Alfawise affiche un volume d’impression de 300 x 300 x 400 mm. Le filament est alimenté via un tube Bowden censé permettre une vitesse d’impression supérieure. Alfawise affirme qu’il est possible d’atteindre 150 mm/s. Pour notre test, nous avons décidé de nous en tenir au classique 60 mm/s.
Le nivellement du plateau se fait manuellement, via quatre molettes. Un système qui fonctionne somme toute assez bien. Certains utilisateurs signalent un problème de plateau reçu légèrement courbé, mais nous y avons apparemment échappé.
Cafouillage logiciel
L’Alfawise U20 est livrée avec Cura 15.04.3, un slicer sorti en 2015, préréglé avec le bon profil d’imprimante, pour vous permettre de vous lancer assez rapidement dans vos impressions. Malheureusement, en utilisant ce profil et cette édition de Cura, nous ne sommes pas parvenus à imprimer quoi que ce soit de convenable. Ce n’est qu’après avoir changé de logiciel (en l’occurrence, Simplify3D) que nous avons constaté une nette amélioration de la qualité d’impression.
Tout au long de notre utilisation de l’Alfawise U20, nous avons vu passer un flux régulier de mises à jour de firmware. En soit, c’est plutôt une bonne chose. Mais dans notre cas, les corrections et améliorations apportées par Alfawise se faisaient souvent au détriment d’autres fonctionnalités importantes.
Par exemple, la mise à jour conçue pour résoudre des problèmes de carte SD a totalement suspendu les fonctionnalités de capteur de fin de filament et de reprise d’impression. Une autre mise à jour a permis d’améliorer l’interface utilisateur, en ajoutant plus d’options, mais a désactivé la possibilité de préchauffer le lit avant l’impression.
La nature bâclée de ces mises à jour est sans doute le signe d’une certaine désorganisation au sein de l’équipe de production et une envie pressante de régler les problèmes d’une imprimante qui n’était visiblement pas prête à être expédiée.
Du PLA pas plan-plan
Cela étant dit, l’Alfawise U20 n’a pas que des défauts. Une fois réglée correctement, et aidée d’un logiciel de découpe fiable, l’Alfawise U20 est selon nous tout à fait performante.
Pour commencer, nous avons choisi de lancer les tests d’impression fournis avec la carte SD. Comme c’est souvent le cas avec le G-code généré par le fabricant, nous avons obtenu de bons résultats, malgré un léger décalage de couche.
Ensuite, nous nous sommes lancés dans l’impression du petit remorqueur que tout le monde adore : le Benchy. À ce stade de notre test, nous utilisions encore le profil de slicer fourni par Alfawise, pour un résultat jusque-là plutôt moyen. Bien entendu, tous les problèmes que nous avions pu rencontrer avec les modèles tests se sont trouvés amplifiés.
Après avoir testé différents réglages (sur autant de Benchy), nous avons conclu que le problème venait peut-être du matériau utilisé. Et après avoir testé différents filaments (toujours plus de Benchy !), nous avons conclu que nous avions peut-être tort. S’en est suivi une grande remise en question et un état non moins grand de perplexité, après quoi nous avons décidé d’abandonner la version Alfawise de Cura pour des horizons plus favorables, à savoir Simplify3D. Et on peut dire que notre machine a apprécié.
Dans la fournée suivante, les Benchy arboraient une bien meilleure finition, démontrant par la même occasion le vrai potentiel de l’Alfawise U20 en matière de qualité d’impression. Suite à ce changement de logiciel, notre voyage avec l’Alfawise U20 s’est poursuivi sur des eaux plus calmes.
Après avoir imprimé une véritable armada de Benchy, nous avons tenté l’un de nos autres modèles préférés, la main « Another Creepy Hand ». Malgré des surplombs complexes qui mettent à l’épreuve la capacité d’une imprimante à bien refroidir les couches courtes, l’Alfawise U20 a passé le test avec succès. La main, imprimée avec du PLA Amolen « Silk-like », est vraiment saisissante.
Pour tester l’Alfawise U20 sur une impression plus longue, et pour combler son imposant volume d’impression, nous avons téléchargé le modèle de l’homme barbu (« Head of Bearded Old Man »), pour lequel nous avons choisi une magnifique bobine de filament arc-en-ciel dans les tons pastel. 46 heures et presque une demi-bobine plus tard, nous obtenions ce buste de toute beauté.
Par souci de rapidité, la majorité de nos tests ont été effectués avec du PLA. Nous sommes tout de même en mesure d’affirmer que l’Alfawise U20 est capable d’imprimer d’autres matériaux, notamment du PETG, qui a très bien fonctionné durant notre test.
Verdict
L’Alfawise U20 a le mérite d’apporter un peu de fraîcheur au créneau déjà bien rempli des imprimantes type CR-10. Son écran tactile et son interface, notamment, sont des ajouts bienvenus à une formule sinon par trop familière. Un exploit impressionnant, donc, sans compter qu’elle ne coûte même pas 275 €.
L’Alfawise U20 donne dès le départ une impression de qualité, que ce soit à travers la solidité et le poids des pièces à assembler ou bien son nuancier de couleurs rouge sang et bleu néon. L’assemblage ne présente pas de difficulté, les étapes sont bien expliquées, ce qui permet de lancer ses premières impressions en quelques minutes, plutôt que quelques heures.
L’Alfawise U20 exige tout de même que vous l’accordiez un peu avant de pouvoir jouer correctement, sans demander autant de modifications que certaines imprimantes. Mais cela reste tout de même un peu frustrant. Une frustration que l’on retrouve d’ailleurs à d’autres niveaux de l’imprimante 3D et qui, en fin de compte, jette une ombre sur ce qui aurait pu être une très bonne machine.
Malgré, à première vue, une impression de qualité, certaines pièces trahissent un aspect bas de gamme, voire une qualité vraiment moyenne. Notre mauvaise expérience avec le ventilateur de l’extrudeur, la litanie de plaintes exprimées par la communauté d’utilisateurs, et la monstruosité qu’est le porte-bobine nous ont laissé un goût amer.
Côté logiciel, l’imprimante fonctionne avec un slicer dont le profil ne semble pas réglé pour un fonctionnement optimal. Ajoutez à cela les fréquentes mises à jour de firmware imposées par l’équipe de développement de l’Alfawise U20, et il devient clair que nous avons affaire à une imprimante qui n’était pas vraiment prête pour briller de son meilleur éclat.
Gearbest passe vraiment à côté d’une opportunité, quand on sait qu’il est sans doute l’un des premiers sites que parcourent les makers au budget serré à la recherche d’une imprimante 3D.
L’entreprise aurait pu sortir quelque chose de mieux, et de plus propre. À la place, elle nous propose une machine un peu quelconque, au lieu de la dernière nouveauté incontournable.
Fiche technique
- Fabricant : Alfawise
- Modèle : U20
- Technologie : FDM
- Composition du châssis : alliage d’aluminium
- Date de sortie : juin 2018
- Structure du châssis : ouverte
- Assemblage : presque prêt à l’emploi
- Volume d’impression : 300 x 300 x 400 mm
- Vitesse max. d’imprsession : 150 mm/s
- Diamètre du filament : 1,75 mm
- Plateau chauffant : oui
- Température max. de la buse : 250 °C
- Matériaux imprimables : ABS, ABS, PETG
- Compatible avec des matériaux non-propriétaires : oui
- Taille de la buse : 1,75 mm
- Diamètre de la buse : 0,4 mm
- Précision de l’axe X/Y : 120 microns
- Précision de l’axe Z : 40 microns
- Hauteur de couche : 100-400 microns
- Lecteur : carte SD
- Connexion : USB
- Les petits plus : écran tactile, détection de fin de filament, mode reprise d’impression
- Dimensions de l’imprimante 3D : 395 x 575 x 612 mm
- Poids total : 12 kg
- Taille de l’emballage : 616 x 500 x 240 mm
- Poids avec l’emballage : 13 kg
- Alimentation requise : 250 W
- Logiciels : Cura, Repetier
Où acheter cette imprimante 3D ?
L’Alfawise U20 est une machine commercialisée en « marque blanche », créée par Gearbest en partenariat avec Tronxy. Elle n’est donc disponible que sur le site de Gearbest.
Licence : Le texte de l'article "Test de l’Alfawise U20 : tout ce qu’il faut savoir sur l’imprimante 3D" écrit par All3DP est publié sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY 4.0).
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