En 2019, il semblerait que le marché de l’impression 3D résine soit en train de se cristalliser. On trouve d’un côté des options petit budget comme l’Anycubic Photon et l’Elegoo Mars, avec lesquelles vous en avez pour votre argent, et de l’autre, des machines onéreuses pour les professionnels. Les imprimantes 3D intermédiaires, elles, se font rares.
Roi au royaume des makers, Prusa offre une machine qui vient justement combler ce manque avec l’Original Prusa SL1. Imprimante 3D résine LCD (l’entreprise utilise le terme Masked Stereolithography ou MSLA) la SL1 est un changement radical dans l’offre de l’entreprise, nécessitant l’acquisition de connaissances et d’expériences significatives pour être réalisé. Poursuivez votre lecture pour découvrir ce qu’est la SL1 et ce dont elle devrait être capable.
Avant d’entrer dans les détails, voici un petit historique. Comme le savent les lecteurs réguliers d’All3DP, Original Prusa, la marque de machines de Prusa Research, fabrique la meilleure imprimante 3D de bureau FFF disponible sur le marché : l’Original Prusa i3 MK3S. Après avoir rendu le procédé d’impression 3D à base de filaments thermoplastiques aussi infaillible que possible, l’entreprise a également élargi son champ de recherche à l’impression 3D résine.
Plutôt que de faire dévier de sa mission première le siège social de la société, Prusa a fait l’acquisition de Futur3D, un fabricant compatriote d’imprimantes, pour développer une imprimante 3D résine estampillée Prusa. Connue pour avoir développé l’imprimante 3D DWARF en 2015, l’équipe de Futur3D s’est installée en 2018 dans les locaux de Prusa, au cœur de la capitale tchèque.
L’Original Prusa SL1 est le résultat des efforts combinés de l'(ancienne) équipe de Futur3D et des ingénieurs chez Prusa.
Dans un post publié sur son blog, Josef Prusa déclarait que les grosses firmes avaient jusqu’à présent le monopole de l’impression 3D, proposant des machines au prix très élevé. « Certes, nous ne nous promenons pas en costume-cravate, mais nous ne manquons pas de nouvelles idées et sommes prêts à nous donner à fond, et c’est souvent ce qui fait défaut aux grandes entreprises », a-t-il ajouté.
La technologie qui ronronne à l’intérieur de la Prusa SL1 est la MSLA, une technique d’impression 3D résine qui utilise un écran LCD haute résolution pour masquer une source lumineuse UV. Ceci permet de durcir efficacement une couche entière à la fois, contrairement à la technologie traditionnelle SLA (abréviation anglaise de Stereolithography Apparatus), qui durcit la résine avec un laser traçant les lignes du modèle. Prusa Research affirme que sa méthode MSLA est plus précise que l’impression 3D résine DLP, un procédé distinct, mais tout de même similaire, qui utilise un projecteur DLP pour durcir la couche de résine, ce qui évite le problème courant de distorsion.
À l’instar des imprimantes 3D résine LCD, la SL1 est équipée d’un réservoir de résine amovible disposant d’un film FEP transparent au fond de la cuve. Exclusivité de la SL1, un moteur incline et abaisse doucement la cuve à chaque changement de couche, séparant l’impression du film FEP et réduisant considérablement les pressions exercées sur l’impression dans la cuve de résine.
D’après Prusa, ce mouvement améliorerait également les finitions sur la surface de l’objet, le procédé réduisant la déformation de la résine non durcie ou dite « verte » pendant l’impression (les impressions en résine sont particulièrement molles). En effet, si l’effet de succion est atténué sur un grand modèle, l’impression ne se déplacera pas autant lors du changement de couche.
Le rayon UV ultra-performant durcit une couche en 6 secondes environ. Cependant, le voltage n’étant pas indiqué sur le site de Prusa, nous ne pouvons que les croire sur parole. Compte tenu de l’attention que l’équipe Prusa consacre aux profils des matériaux pour les résines, nous nous attendons à ce que de telles estimations soient très justes.
L’Original Prusa SL1 dispose d’un volume d’impression maximal de 120 x 68 x 150 mm. Comparé à ses concurrents petit budget, c’est un volume d’impression plutôt standard pour une imprimante 3D résine LCD de bureau. De toute façon, le principal argument de vente de ces imprimantes est l’impression précise de modèles extrêmement détaillés.
Grâce à son écran LCD 2K de 5,5 pouces, l’Original Prusa SL1 peut atteindre une résolution XY de 47 microns. Alliée à la hauteur de couche (axe Z) recommandée par Prusa de 0,025 à 0,1 mm, la SL1 est capable de réaliser des impressions incroyablement détaillées.
Dites adieu au nivellement laborieux du plateau ! L’Original Prusa SL1 dispose d’une procédure de mise à niveau simplifiée : desserrez le joint à rotule au-dessus du plateau d’impression et appuyez sur Calibrer. Le plateau descend jusqu’au fond de la cuve, où il s’égalise pour se mettre à niveau. Resserrez le joint et imprimez !
L’Original Prusa SL1 dispose d’un bloc central rigide en dural (aluminium), offrant d’après le fabricant plus de stabilité et de rigidité. C’est cependant le poids de la SL1 qui est peut-être le vrai plus de ce design : selon le site Web de l’entreprise, « l’appareil est LOURD ». Et c’est exactement ce qu’il faut pour des petites machines de bureau remplies de résine toxique.
Comme les imprimantes FFF Original Prusa, la SL1 offre un mode de récupération qui permet à la machine de reprendre son travail lorsqu’une coupure de courant l’oblige à s’éteindre.
L’un des avantages de l’Original Prusa SL1, même s’il n’ajoute rien de substantiel aux capacités de l’imprimante, est le grand écran tactile couleur qui vous permet de vous frayer un chemin dans le répertoire de fichiers en toute simplicité.
Prenant en compte l’odeur nauséabonde qui accompagne l’impression de la résine photopolymère, la Prusa SL1 dispose d’une unité d’aspiration des vapeurs sur la partie arrière de l’appareil. L’entreprise ne détaille pas le type de filtre utilisé, nous attendrons donc de tester la machine nous-mêmes avant de commenter sur son efficacité.
Certains éléments des précédentes imprimantes de Prusa Research se frayent un chemin dans la SL1, avec l’utilisation des pilotes Trinamic, une intégration connue et bienvenue. Cela signifie donc que les moteurs sont silencieux. Le trio de ventilateurs embarqués peut la rendre un peu plus bruyante, mais vous ne l’entendrez probablement jamais imprimer.
D’après une vidéo publiée sur YouTube, Prusa Research œuvre d’arrache-pied pour intégrer de nombreux profils de résine dans PrusaSlicer. L’entreprise a testé plus de 100 résines de fabricants tiers. Ses efforts pour rendre l’impression 3D résine aussi infaillible que l’impression de filaments semblent donc prometteurs. L’entreprise déconseille toutefois d’utiliser des résines non testées mais s’engage à ajouter plus de profils.
La SL1 dispose d’un capteur placé dans le bac à résine pour contrôler la quantité de matériau restant, une fonctionnalité inexistante sur les imprimantes résine low cost. Cependant, la SL1 n’est pas une machine à petit prix (comptez environ 1 600 $ pour le kit), si bien que l’on est en droit d’attendre un tel système.
Les nombreuses options de connexion devraient rendre l’Original Prusa SL1 très flexible en termes d’utilisation : on retrouve des connecteurs physiques avec les ports USB et LAN, tandis que le WiFi offre un peu plus de flexibilité.
Faisant suite à l’annonce de l’arrivée de l’Original Prusa SL1, en 2018, le fabricant tchèque a également dévoilé un accessoire (facultatif) dédié au traitement post-impression : la Machine à durcir et à nettoyer Original Prusa, abrégé CW1.
Comme son nom l’indique, elle durcit et nettoie vos impressions, mais curieusement, pas dans cet ordre.
Il suffit d’introduire un bac d’alcool isopropylique, de placer votre objet imprimé en 3D dans la machine, puis une hélice propulsée par un aimant brasse le solvant et nettoie votre modèle. La machine utilise des récipients alimentaires standards, de sorte que vous pouvez facilement les remplacer. Une fois que vous avez retiré le bac et placé votre objet imprimé dans la machine, celle-ci commencera la phase de durcissement grâce à une rangée de LED à lumière ultra-violette placée dans le boîtier.
Cette machine reste optionnelle. Vendue à environ 700 €, elle coûte aussi chère qu’une Original Prusa i3 MK3S. Ceci dit, si vous êtes à la recherche d’un flux de travail efficace et professionnel avec la SL1, c’est un achat que vous ne regretterez pas. Ceux qui ont travaillé avec l’impression 3D résine à bas prix savent que cette machine n’est pas seulement un gadget, mais une énorme amélioration en ce qui concerne la manipulation des récipients en plastique (généralement collants et remplis d’isopropanol) et des outils de nettoyage (rapidement graisseux).
Licence : Le texte de l'article "Original Prusa SL1 : toutes les infos sur l’imprimante 3D résine" écrit par All3DP est publié sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY 4.0).
CERTAINS CONTENUS QUI S'AFFICHENT SUR CE SITE PROVIENNENT D'AMAZON. CE CONTENU EST FOURNI « EN L'ETAT » ET PEUT ETRE MODIFIE OU SUPPRIME A TOUT MOMENT.