Au-delà de son nom, la Phrozen Mini partage également le même écran LCD monochrome que sa grande sœur, la Phrozen Sonic. Spécialement conçue pour laisser passer beaucoup plus de lumière que les écrans LCD des imprimantes résine concurrentes, cette technologie permet de durcir une couche en moins de deux secondes.

Lancée en début d’année au prix dérisoire de 199 $ (env. 185 €), la Sonic Mini est bien moins chère que la plupart (si ce n’est la totalité) de ses rivales. Elle offre pourtant un avantage majeur : une impression beaucoup, beaucoup plus rapide. Un fait assez rare sur un marché où les imprimantes ont plutôt tendance à se distinguer par leur style que par leurs capacités et leurs performances.

Avec un prix aussi ridicule, le fabricant a forcément dû rogner sur certains aspects, non ? En étudiant la machine, on voit très clairement d’où proviennent certaines économies. Bonne nouvelle : elles sont plutôt pertinentes.

Pour commencer, la structure est composée d’une coque moulée par injection, peu coûteuse et facile à produire en série. Il lui manque donc la robustesse caractéristique des machines en métal de Phrozen, mais elle conserve tout de même un bon poids dans sa partie inférieure. Avec ce centre de gravité situé assez bas, elle ne risque pas de basculer.

Autre économie importante : le fabricant a fait le choix d’utiliser une cuve de résine moulée par injection plutôt qu’en métal usiné, auquel nous sommes plus habitués. D’un point de vue purement esthétique, on aime beaucoup ce nouveau bac semi-translucide, mais non mois rutilant. Il apporte une bonne touche de couleur à la machine. Vous devrez vous habituer à changer régulièrement le film FEP de la cuve à mesure qu’il s’abime : la plaque métallique de tension, typique des imprimantes 3D résine de bureau, est toujours présente sur la Sonic Mini.

Des compromis, donc, mais pas de sacrifice pour réduire les coûts à tout prix. Et surtout pas sur les composants de l’axe Z. Sur la Sonic Mini, l’armature de la plaque d’impression est fixée par une vis-mère stabilisée par un guidage linéaire. C’est du solide. Et après avoir lancé plusieurs projets, rien ne nous porte à croire que le processus d’impression ou la qualité obtenue aient quoi que ce soit à envier aux autres imprimantes MSLA de bureau de la même fourchette de prix.

Le fonctionnement de la Phrozen Sonic Mini repose sur une carte ChiTu, garantie d’une expérience simple et efficace. L’interface utilisateur est estampillée Phrozen, mais la touche ChiTu est aisément reconnaissable : de gros boutons bien clairs, et pas de fonctionnalités inutiles qui viennent détourner l’attention.

La préparation de l’impression est assurée par une version moderne de ChiTuBox, qui offre toutes les fonctions nécessaires pour orienter le modèle, créer des supports, et évider, si nécessaire. Vous vous retrouvez ensuite avec un fichier .phz lisible par la Sonic Mini.

Le masquage est assuré par un écran LCD de 1920 x 1080 qui, bien que de résolution inférieure aux écrans 2K couramment présents sur les imprimantes MSLA petit budget, offre tout de même une résolution XY respectable de 62 microns.

En réalité, cette résolution limitée se fait uniquement sentir (et voir) si l’on observe attentivement les impressions à la lumière directe. Si l’on considère, parallèlement, la vitesse incroyable de durcissement des couches assurée par la Phrozen Sonic Mini (deux secondes avec les réglages standards), on a donc une machine offrant une qualité proche de celle des imprimantes 3D résine les plus populaires actuellement, mais beaucoup plus rapide, et pour beaucoup moins chère. C’est fou !

Nous avons poursuivi nos essais avec des résines non propriétaires, même résultat : un durcissement rapide et des impressions capables de reproduire des détails avec précision.

En utilisant les valeurs par défaut définies dans le profil ChiTuBox pour la Sonic Mini, l’imprimante met plus de temps à « repositionner » à chaque changement de couche qu’elle n’en prend pour l’impression en elle-même. Il existe donc une certaine marge d’amélioration qui permet de réduire encore plus le temps d’impression. Nous nous y sommes essayés, avec des résultats modestes, mais il n’est pas sûr que le système de refroidissement de la machine soit suffisant pour dissiper la chaleur produite par une telle vitesse. Les écrans LCD monochromes sont un peu plus durables que leurs collègues non monochromes. Il serait donc possible de le « débrider » un peu afin de le faire fonctionner à une température plus élevée que la normale.

On ne vous le recommande pas, vous risqueriez tout de même d’endommager votre machine. Mais cette solution laisse penser qu’il pourrait exister une Sonic Mini encore plus rapide qu’elle ne l’est déjà. Si vous voulez aller un peu plus vite sans courir de risque, essayez d’utiliser une résine d’impression rapide type « draft », comme la Draft de Formlab. Elle est conçue pour imprimer des couches de 0,3 mm de hauteur et fonctionne sur la Sonic Mini. Cette résine est plus longue à durcir, mais si l’on considère le processus complet (durcissement et repositionnement), vous gagnez du temps. Vous perdrez par contre un peu en résolution sur l’ensemble des axes, mais si vous ne voulez faire qu’imprimer rapidement des prototypes un peu grossiers, il n’y a pas mieux !

Attention, encore une fois, cette solution fait beaucoup chauffer l’imprimante. Vous pouvez donc tenter l’expérience, mais on ne vous conseillerait pas d’en faire une habitude sur la Sonic Mini.

Si l’on devait évoquer un « gros » compromis, ce serait certainement le volume d’impression de la Phrozen Sonic Mini. Avec ses 120 x 68 x 130 mm, elle chiffre à 25 mm de moins sur l’axe Z que l’Elegoo Mars Pro et 35 mm de moins que la Creality LD002-R. Mais c’est le prix à payer si l’on veut une imprimante dans la fourchette des 200/220 € qui imprime à cette vitesse.

Oui. Les imprimantes résine de bureau à bas prix sont aujourd’hui tellement nombreuses qu’il est facile de perdre le fil, d’autant plus qu’elles présentent toutes plus ou moins la même fiche technique. Il est rare que l’une d’entre elles sorte particulièrement du lot. C’est pourtant l’exploit qu’a réussi à réaliser la Phrozen Sonic Mini avec son écran LCD monochrome et sa vitesse record de durcissement des couches.

Techniquement, elle offre une qualité d’impression moins bonne que l’Elegoo Mars, en raison de son écran LCD de 1920 x 1080. Mais peu de gens seraient capables de faire la différence au niveau du résultat imprimé, c’est pourquoi nous lui accordons une note aussi élevée. D’après nous, la Phrozen Sonic Mini vaut aussi bien que les autres sur tous les aspects qui comptent vraiment. Et sur l’un de ces aspects, elle est même encore meilleure !

Concentrons-nous désormais sur les aspects techniques de la Sonic Mini. Comment fait-elle pour imprimer plus vite que ses concurrentes ?

Écran LCD monochrome

Tout comme la Phrozen Sonic, plus grande et beaucoup plus chère, la Sonic Mini poursuit l’exploration de la technologie mono-LCD initiée par Phrozen. Il s’agit d’un autre type d’écran de masquage LCD qui permet de laisser passer plus de rayonnement UV. Cette solution permet de réduire le temps de durcissement des couches, accélérant ainsi substantiellement le processus d’impression globale. Aujourd’hui, la majorité des écrans utilisés offrent une résolution plus faible que les écrans LCD non monochromes. Dans le cas de la Sonic Mini, on parle d’une résolution de 1920 x 1080.

Ce nouveau panneau serait plus résistant et plus durable que les écrans classiques, le fabricant avançant même une durée de vie de 2 000 heures. Un chiffre, s’il est avéré, qui serait donc quatre fois plus élevé que chez les autres imprimantes LCD. Reste à savoir combien coûte le remplacement d’un écran LCD monochrome… Nous attendrons donc avant de nous positionner sur la question de la véritable économie réalisée à ce niveau.

Qualité ou vitesse ?

La Phrozen Sonic Mini offre une résolution XY de 62 microns, contre 47 microns pour la Phrozen Shuffle originale. Cela représente une légère baisse de qualité, facilement acceptable si l’on considère la capacité de la petite dernière à durcir une couche en seulement deux secondes. Et ce chiffre correspond au temps de durcissement standard pour une couche de 0,05 mm en utilisant la résine classique de Phrozen. Avec des couches de 0,03 mm, la durée est réduite à moins de deux secondes.

Fonctionnement

La Phrozen Sonic Mini fonctionne avec une carte mère ChiTu standard et un firmware légèrement modifié à l’image de Phrozen. La préparation du modèle est assurée par le logiciel ChiTuBox, facile à utiliser, qui est compatible depuis peu avec un certain nombre de machines Phrozen, y compris, bien sûr, la Sonic Mini.

Prix

Le prix de lancement de la Phrozen Sonic Mini sur la boutique officielle du fabricant était initialement fixé à 185€. Sans surprise, les coûts supplémentaires (frais de transport, taxes à l’importation…) gonflent quelque peu ce chiffre, même si nous avons également vu le prix de base grimper au-delà des 200 €. De manière générale, le prix est en phase avec l’argumentaire de vente de Phrozen pour la Sonic Mini, une imprimante qui s’adresse avant tout aux débutants.

En bref

Technologie : Masked Stereolithography (MSLA) avec écran LCD
Écran LCD : écran monochrome LCD 1920 x 1080 (5,5 pouces), 405 nm ParaLED 2.0 Lite
Volume d’impression : 120 x 68 x 130 mm
Résolution axe Z : 10 microns
Résoltuion axes XY : 62 microns
Interface utilisateur : écran tactile IPS 2,8 pouces
Connexion : USB
Nivellement du plateau : n/a
Matériaux : résines adaptées aux imprimantes 3D LCD 405 nm

LOGICIEL

Package logiciel : Phrozen OS (embarqué), ChiTuBox (bureau)
Formats de fichier : OBJ, STL (bureau)

POIDS ET DIMENSIONS

Poids : 4,5 kg
Dimensions : 250 x 250 x 330 mm