La dernière version de la Sonic Mini de Phrozen est enfin là ! La Phrozen Sonic Mini 4K, de son petit nom, est dotée d’un écran LCD monochrome 4K rendant des voxels de 35 microns sur les axes X et Y.
Sur le segment entrée de gamme, la Phrozen Sonic Mini est actuellement l’une de nos imprimantes 3D résine préférées, notamment grâce à sa rapidité d’impression, sa facilité d’utilisation, et son petit prix. Avec la Sonic Mini 4K, Phrozen part sur les mêmes bases.
Croyez-le ou non, mais avant de rédiger cet article, nous avons eu plusieurs discussions sérieuses sur l’influence d’un certain petit hérisson bleu (et la sortie en 4K du film qui suit ses aventures) sur les résultats de recherche de l’imprimante 3D dont il est question ici, et des autres Phrozen du même nom. Pourquoi vous raconter cela ? Nous tenions juste à vous dévoiler l’envers du décor avec ce petit aparté, pour vous montrer la tournure étrange que prennent parfois les conversations au sein de notre rédaction lorsque l’on se réunit pour décider quelle imprimante 3D tester. Tout cela pour dire que, bien heureusement, la Sonic Mini 4K génère suffisamment d’intérêt à elle toute seule pour ne pas être confondue avec son alter ego à épines. Nous voilà rassurés.
Avant de nous attaquer à la Sonic Mini 4K, rappelons en quelques mots les caractéristiques de l’originale : la Sonic Mini est toute petite, toute de plastique vêtue, et très bigarée.
À la place, on gagne un nouvel écran à la résolution plus élevée (synonyme d’impressions plus précises) et quelques fonctionnalités qui améliorent l’ergonomie de la machine. En somme, une imprimante plus calme, plus silencieuse, et légèrement supérieure à l’originale.
La Sonic Mini 4K repose sur une technologie d’impression assez simple. Sous le bac de résine, à l’intérieur de l’imprimante, se trouve un écran LCD qui reproduit l’image de chaque couche imprimée. Sous cet écran sont assemblées plusieurs LED très puissantes qui émettent des rayons UV. Brillant à travers le « cache » de pixels créé par l’écran, elles projettent leur lumière le temps nécessaire pour durcir chaque couche, l’une après l’autre.
De nombreuses machines exploitent cette technologie pour produire leurs impressions, mais elles diffèrent souvent par le type d’écran LCD utilisé, notamment en termes de taille et de résolution, ainsi que par la puissance des LED.
La Sonic Mini originale dispose d’un écran monochrome 1920 x 1080 de 5,5 pouces. En laissant passer des UV plus intenses que ses homologues RVB, l’écran LCD monochrome permet à la machine d’effectuer des cycles de durcissement de couches d’une durée de deux secondes seulement (voire moins !). Grâce à cela, la Sonic Mini est bien plus rapide que la plupart de ses concurrentes, au détriment de la résolution (sans que la différence avec la compétition soit si flagrante).
Aujourd’hui, la Sonic Mini 4K règle le problème avec son écran LCD monochrome 4K. Une mise à niveau qui la place loin devant ses rivales actuelles, si on les compare purement en termes de chiffres. Elle devance même ses potentielles futures adversaires : on pense notamment aux petites dernières d’Elegoo et d’Anycubic, qui ne peuvent se targuer que d’un écran monochrome 2K.
Le LCD de la Sonic Mini 4K est censé pouvoir fonctionner 3 000 heures avant de devoir être remplacé. Malheureusement, c’est une contrainte propre à toutes les imprimantes 3D MSLA. Au moment où l’on écrit ces lignes, il faut compter environ 75 € pour changer l’écran.
Une telle densité de pixels soulève quelques questions, par exemple concernant l’importance donnée, en retour, à la structure même de l’imprimante et aux propriétés des résines utilisées. Les imprimantes résine standards étant déjà capables d’imprimer de beaux objets aux détails précis (à l’œil nu), il convient de ne pas se pencher uniquement sur une résolution toujours plus élevée de l’écran LCD.
Si l’on compare les impressions de la Sonic Mini et de la Mini 4K au microscope, on peut en effet observer que cette dernière produit des détails précis impossibles à déceler sur les productions de l’originale. La différence est notable. On peut en dire autant des autres imprimantes 3D résine de bureau : on constate une légère amélioration de la précision, même si l’on peut toujours observer l’effet escalier sur les surfaces proches des axes X ou Y. C’est presque indiscernable si l’on n’a pas les yeux dessus, mais il est vrai que la Sonic Mini 4K est capable de fournir une excellente netteté sur ses meilleures impressions. Vous pouvez même obtenir des résultats encore plus précis en activant l’anticrénelage (ou anti-aliasing), qui permettra notamment de lisser un peu le vilain effet escalier.
Pour tirer le meilleur parti de cette résolution plus élevée, il vous faudra ajuster vous-même les paramètres d’impression. Alors que nous avions déjà commencé notre série de tests, Phrozen nous a gentiment fourni un profil d’impression sur mesure afin d’exploiter au mieux le potentiel de la Sonic Mini 4K. Depuis, quelques mois ont passé, et il semble que ces paramètres constituent désormais le profil par défaut de Chitubox, à utiliser, bien sûr, avec la résine appropriée. Pour le LCD 4K, Phrozen recommande ainsi sa résine Aqua Gray. Nous ne doutons pas une seconde qu’il existe d’autres résines non propriétaires tout aussi efficaces, mais il faudrait pousser les essais un peu plus loin pour trouver les paramètres de couche les plus adaptés.
Le profile par défaut est moins aggressif pour le retrait de la plaque d’impression que celui de la Sonic Mini originale et de beaucoup d’imprimantes LCD monochrome que nous avons testées. Cela a pour consquence de réduire le temps d’impression, puisque la plaque est plus longue à se repositioner entre chaque couche. Ce ralentissement évite que les impressions attachées à la plaque soient détruits.
Pour illustrer la différence de vitesse d’impression entre les deux machines, ce remarquable modèle de guerrier nain (photo ci-dessous, lien dans la légende), vous prendra 1 heure et 21 minutes avec la Sonic Mini, et 1 heure et 53 minutes avec la Mini 4K. Dans les deux cas, le résultat est excellent. Le nain produit par la Mini 4K est plus propre et plus net, mais celui de la Mini, en plus d’avoir tous ses bras et toutes ses jambes, parvient tout de même au même niveau de détail. Disons que son contour reste un peu moins net.
Mais la Mini 4K ne se contente pas d’être une Sonic Mini dotée d’un meilleur écran LCD. Phrozen a voulu aller plus loin en cherchant à régler plusieurs défauts présents sur l’imprimante originale.
La Mini 4K dispose ainsi d’un bac de résine en métal, suite aux nombreuses plaintes concernant le bac en plastique de la Sonic Mini standard.
De la même manière, la plaque d’impression de la Mini 4K présente désormais une surface inclinée pour permettre l’écoulement de la résine une fois l’impression terminée. Ces deux caractéristiques n’ont rien de nouveau, elles sont largement répandues sur les autres imprimantes résine. On ne peut donc pas dire qu’il s’agisse d’une réelle « amélioration » : Phrozen s’est simplement remis au niveau du marché.
Ces deux petits changements restent tout de même les bienvenus. Ils expliquent également la différence de prix entre la Mini et la Mini 4K, qui n’est pas uniquement due au nouvel écran.
Autre amélioration importante sur la Sonic Mini 4K (et sur laquelle le fabricant n’a visiblement pas communiqué) : elle est plus silencieuse. Alors que la Sonic Mini laisse immanquablement échapper un bruit aigu à chaque changement de couche, dont la source est à chercher du côté du moteur pas-à-pas de l’axe Z, la Sonic Mini 4K turbine quant à elle dans un doux ronflement à peine audible. Comme toujours, cette satisfaisante quiétude est un peu gâchée par le bruit du ventilateur, qui permet d’empêcher la machine de trop chauffer pendant l’impression.
La Sonic Mini 4K repose sur un firmware Phrozen, et la préparation du modèle se fait sur le slicer ChiTuBox (fourni sur une clé USB livrée avec la machine). Il est toutefois possible d’utiliser d’autres logiciels de découpe, tant qu’ils peuvent sortir des fichiers .ctb. Vous pouvez même vous servir d’un slicer non compatible (comme PrusaSlicer) pour orienter votre modèle et créer les supports, puis exporter le tout vers un fichier intermédiaire avant d’utiliser ChiTuBox pour la découpe.
ChiTuBox vous permet de manipuler le modèle dans tous les sens puis d’ajouter automatiquement les structures de support. Vous pouvez également creuser le modèle, ajouter des trous de drainage, ou encore faire divers petits ajustements.
Phrozen a par ailleurs abandonné son format de fichier propriétaire (.phz), la Sonic Mini 4K acceptant désormais les formats natifs de ChiTuBox (.ctb). Les deux alternatives se valent au niveau de la rapidité d’écriture, mais les fichiers .ctb ont l’avantage d’être bien plus légers (généralement moins d’un dixième de la taille des modèles que nous avons testés sur les deux imprimantes).
Dans l’ensemble, la Phrozen Sonic Mini 4K constitue une bonne amélioration de ce qui était déjà une excellente imprimante 3D. Avec sa nouvelle plaque d’impression et sa cuve en métal, la Sonic Mini 4K se remet à niveau face aux autres alternatives bon marché, tout en offrant tout le nécessaire pour séduire une nouvelle clientèle.
Pour autant, l’argument de vente numéro un de la Mini 4K, son écran LCD 4K, n’est pas forcément à la hauteur de nos espérances. Expliquons-nous : les imprimantes 3D résine de bureau produisent déjà des résultats d’excellente qualité. L’ajout de pixels permet en effet d’obtenir plus de précision, plus de netteté, mais le résultat n’est pas non plus très différent de ce qu’il est possible d’obtenir avec une machine de la même gamme de prix.
La hausse de résolution ne saute pas tout le temps aux yeux, elle est parfois même à peine visible sur certains modèles. Pour vous donner une idée, ce n’est pas comme si vous mettiez des lunettes pour la première fois : vos impressions ne vont pas être d’un seul coup plus claires et plus nettes. On constate toutefois une amélioration sur les modèles dont le niveau de détails ou la taille permettent de noter une différence.
La finesse du résultat dépendra selon nous beaucoup des paramètres d’impression. Pour autant, notons que nous nous sommes pour l’instant limités à la résine Phrozen standard. Nous allons poursuivre nos tests afin de comparer les résultats obtenus avec d’autres résines.
Nous avons rencontré très peu de problèmes de décalage de couche. Les fois où le défaut s’est présenté, nous n’avons pas trouvé de corrélation entre les différentes impressions. Le problème viendrait donc plus de la force de pelage, ou bien de la résine, plutôt que de l’axe Z de l’imprimante. Voilà un peu le souci de la Sonic Mini 4K : pour obtenir les résultats désirés, nous avons dû nous y reprendre à plusieurs reprises, à force de tâtonnement. Nous n’avions pas rencontré ce problème avec la Sonic Mini originale, qui était bien moins exigeante.
Sans compter le nouvel écran LCD, la Sonic Mini 4K reste une vraie amélioration comparée à la Sonic Mini. Il vous en coûtera environ 100 € de plus, mais c’est le prix à payer pour une meilleure ergonomie et des impressions (potentiellement) de meilleure qualité. Mais ne vous attendez pas non plus à une différence flagrante avec les autres imprimantes 3D résine de bureau, si vous en possédez déjà une. Malgré la hausse générale de qualité apportée par la Mini 4K, notre préférence va toujours à la Sonic Mini originale, pour son meilleur rapport qualité-prix et sa constance.
D’aspect, la Mini 4K n’est pas sans rappeler sa grande sœur la Sonic Mini, avec son look basique et épuré. Elle s’en distingue tout de même en abandonnant le rouge vif du couvercle anti-UV pour un vert bouteille lui donnant un air un peu plus sérieux.
Comment parler de la Sonic Mini 4K sans évoquer son nouvel écran 4K, et donc, bien sûr, le sujet de la résolution ?
La Sonic Mini 4K est donc dotée d’un écran LCD 4K de 135 x 75 mm (3840 x 2160) d’une densité de 722 pixels par pouce. Cela correspond à une taille de pixel de 35 microns sur les axes X et Y. À notre connaissance, aucune autre imprimante MSLA petit budget n’offre une résolution aussi élevée.
La Sonic Mini standard chiffre quant à elle à 1920 x 1080 sur XY. En d’autres termes, la nouvelle Sonic Mini 4K propose quatre fois plus de pixels sur une surface plus ou moins équivalente.
La Sonic Mini 4K n’offre pas uniquement une meilleure résolution : elle s’inscrit également dans la tendance actuelle des imprimantes 3D MSLA à écran LCD monochrome. Ce type d’écran, en plus de bénéficier d’une plus longue durée de vie que son homologue RVB, permet également de laisser passer une lumière plus intense. Résultat : le temps d’exposition nécessaire pour faire durcir la résine est largement réduit. La Sonic Mini 4K est ainsi capable d’atteindre une durée de durcissement proche des deux secondes par couche, si ce n’est moins : une vitesse d’impression remarquablement rapide.
Les écrans LCD monochromes peuvent en général fonctionner pendant plusieurs milliers d’heures. Phrozen propose apparemment une garantie de trois mois en cas de dégradation précoce du dispositif. Toute autre baisse de performance observée au-delà de ce délai sera par contre considérée comme une usure normale et ne saurait donc faire l’objet d’une réclamation.
Avec ses 135 x 75 x 130 mm, le volume d’impression de la Sonic Mini 4K dépasse celui de son aînée de 15 mm sur l’axe X et de 7 mm sur l’axe Y. La différence n’est pas énorme, mais ces dimensions placent la Mini 4K au-dessus de la moyenne sur son segment.
À titre de comparaison, regardons du côté de la concurrence : l’Elegoo Mars Pro affiche des dimensions de 120 x 68 mm sur les axes X et Y, alors que l’Anycubic Photon S se contente de 115 x 68 mm. L’une comme l’autre sont largement devancées par la Sonic Mini 4K, qui est par contre perdante sur l’axe Z : elle table à 130 mm, contre 155 mm pour la Mars Pro et 165 mm pour la Photon S.
En reposant sur ChiTuBox pour ses opérations de découpe, la Sonic Mini 4K gagne en convivialité. Vous n’avez qu’à découper votre modèle, le sauvegarder sur une clé USB, insérer cette dernière dans l’imprimante, et cliquer sur « Print ».
La Phrozen Sonic Mini était dotée d’une cuve de résine en plastique moulé joliment coloré, qui fonctionnait tout aussi bien, selon nous, que le bac en métal qu’elle venait remplacer (pour une question de réduction de coût, sans doute). Certains utilisateurs n’en ont visiblement pas été aussi ravis que nous, questionnant notamment sa solidité sur le long terme.
Phrozen a donc proposé une cuve en métal à acheter séparément, avant d’intégrer carrément ce composant par défaut sur les Sonic Mini produites plus tard. Preuve que les réclamations des utilisateurs n’étaient pas sans fondement.
Cette fois-ci, Phrozen a préféré s’épargner le dérangement et propose donc par défaut le bac en métal sur sa Sonic Mini 4K.
Il semblerait que l’automne soit la meilleure saison pour acquérir une imprimante 3D résine, au vu du nombre de fabricants ayant choisi cette période pour sortir leurs nouvelles machines.
Avec sa première réelle tentative d’imprimante 3D résine de bureau à petit prix, Phrozen nous livre une petite bombe : une machine pleine de peps dotée d’un écran monochrome LCD, pour un durcissement des couches ultrarapide. Initialement équipée d’un réservoir de résine en plastique, elle dispose aujourd’hui de la même cuve en métal que la Mini 4K. Qu’est-ce qui différencie les deux modèles ? La résolution, la forme de la plaque d’impression, et la couleur du couvercle.
La petite dernière de la gamme Elegoo Mars dispose elle aussi d’un écran LCD monochrome pour une vitesse d’impression boostée. Côté résolution, on reste sur du 2K, mais cela ne remet en cause ni la qualité de fabrication de la machine, ni sa qualité d’impression, toutes deux très élevées.
La dernière version de la Photon d’Anycubic intègre une nouvelle source de lumière et un écran LCD monochrome, pour une impression plus fiable et plus rapide. Petit bonus, il est possible d’interagir avec la machine à travers une appli. Plutôt sympa !
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