Malheureusement, le moment est mal choisi pour acheter un ordinateur monocarte (SBC). Les pénuries de composants et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la pandémie mondiale et exacerbées par les sécheresses, les catastrophes et les guerres font que bon nombre des machines les plus populaires sont difficiles à trouver.
Lorsque les stocks parviennent enfin chez les distributeurs officiels, certains opportunistes (les dénommés « scalpers ») font souvent une véritable razzia pour remettre les cartes en vente sur des sites d’enchères ou des places de marché à des prix largement gonflés (un comportement nuisible qui ne cessera que si l’on refuse d’acheter auprès d’eux).
Autrefois l’apanage des développeurs travaillant sur des systèmes embarqués à usage industriel, les ordinateurs monocartes sont devenus des dispositifs de référence qui servent à tout : alternative à faible puissance aux PC classiques, projets électroniques de makers, home cinéma et media center, et même accessoires de jeux vidéo.
Mais sur un marché inondé de nouveaux modèles chaque année, comment savoir lequel choisir ?
Meilleure option | Prix approx. (€) | Voir le prix sur (Commission perçue) | |
---|---|---|---|
Petit budget : Raspberry Pi Zero 2 W | Puissance et polyvalence dans un format compact | À partir de 20 € | |
Polyvalence : Raspberry Pi 4 Model B | Excellent rapport perfomance-prix, offrant de nombreus possibilités d'extensions et de compatibilité | À partir de 95 € | |
Puissance : LattePanda 3 Delta 864 | Un SBC qui se prend pour un PC : rapide, puissant et compatible avec Windows | 278 € | |
Apprentissage automatique : BeagleBone AI-64 de BeagleBoard.org | Polyvalence pour les applications Edge Computing et IA Edge | 232 € | |
Centre multimédia : Odroid-N2+ 2GB | Maestro multimedia silencieux, capable de traiter les données sonores en HDR10, HLG, Dolby Atmos et DTS:X | À partir de | |
Gaming : Raspberry Pi 4 Model B 4 GB | Prix accessible, adapté pour l'émulation et le streaming | À partir de 95 € | |
Maker : PocketBeagle de BeagleBoard.org | Gestion puissante en temps réel d'applications intégrées et headless | À partir de 48 € | |
Pour commencer, vous devez savoir à quelle fin vous avez besoin d’un SBC. Certains se prêtent mieux à une utilisation comme ordinateur de bureau quand d’autres se destinent davantage au développement embarqué. Un single board computer qui offre des fonctions multimédias puissantes pour une utilisation en home cinéma peut être inadapté pour les jeux vidéo. Certains SBC sont si spécialisés qu’ils seront totalement inutiles pour toute autre tâche qui sort de leur expertise. Si vous avez besoin d’un connecteur d’entrée/sortie à usage général (GPIO), vérifiez qu’il est inclus et qu’il dispose des broches dont vous avez besoin pour votre matériel externe.
Ensuite, fixez-vous un budget. Dans notre guide, nous proposons trois niveaux de prix dans chaque catégorie : le milieu de gamme, qui offre le meilleur rapport qualité-prix, une option petit budget, qui permet d’obtenir un SBC correct sans se ruiner, et une option haut de gamme pour ceux qui sont prêts à payer plus pour s’offrir la meilleure expérience possible. N’oubliez pas qu’il faut souvent compléter : la plupart des SBC sont vendus uniquement avec la carte mère, ce qui signifie que vous aurez besoin au minimum d’un écran, d’un clavier et d’une souris, d’un bloc d’alimentation et d’une mémoire.
Enfin, faites un tour sur le web : même le meilleur appareil peut s’accompagner d’un logiciel médiocre ou obsolète, ou s’entourer d’une communauté totalement inactive. Consultez le site du fabricant, les forums d’utilisateurs et les réseaux sociaux pour vérifier que le single board computer que vous envisagez d’acheter bénéficie d’une communauté dynamique.
À court terme, il est peu probable que nous retrouvions l’abondance que nous connaissions il n’y a pas si longtemps, mais il n’y a pas de quoi désespérer non plus. La plupart des cartes lancées récemment sortent en stock suffisant, tout comme les modèles haut de gamme (car les scalpers ne sont pas prêts à sortir autant d’argent pour s’emparer de l’intégralité de la marchandise). Trouvez des revendeurs officiels et utilisez leurs systèmes d’alerte de stock ou de commande en attente. Sinon, tentez les services de suivi de stock comme NowInStock.net ou RPiLocator.com.
Les prix que nous avons listés ici sont basés sur le prix de vente conseillé pour chaque modèle, mais vous trouverez probablement des prix beaucoup plus élevés dans les sites de vente en ligne, parfois même de manière spectaculaire. La bonne nouvelle, c’est que les fabricants annoncent une amélioration de la situation en 2023. Croisons les doigts !
Lisez la suite pour découvrir notre sélection des meilleurs ordinateurs monocartes de 2023. Pas de bousculade, il y en aura pour tout le monde : les petits budgets, les touche-à-tout, les fans de machine learning, les consommateurs de médias de toute sorte, les gamers et les makers.
Vendu environ 20 €, le Raspberry Pi Zero 2 W n’est pas l’ordinateur monocarte le moins cher du marché, c’est vrai : ce titre revient à son prédécesseur, le Raspberry Pi Zero, qui coût 19 €. La dernière génération de l’ordinateur monocarte ultra-compact de Raspberry Pi justifie facilement son prix trois fois plus élevé, grâce aux améliorations qu’il apporte.
Au lieu d’un seul cœur de processeur 32 bits, il comporte quatre cœurs 64 bits, qui bénéficient d’une architecture plus récente et plus performante. Vous pourrez ainsi bénéficier d’un fonctionnement bien plus puissant, environ 12 fois plus rapide qu’avec le Raspberry Pi Zero.
Cette augmentation des performances permet au Raspberry Pi Zero 2 W d’être utilisé sur un ordinateur de bureau à usage général, ce que le modèle original ne pouvait pas faire. Mais ne nous emballons pas non plus : 512 Mo de mémoire, cela reste limité. Si vous espérez naviguer sur internet, vous devrez vous restreindre à un seul onglet pour que tout fonctionne bien.
Malgré sa petite taille et son faible coût, le Raspberry Pi Zero 2 W est un Raspberry Pi à part entière. Il dispose d’un connecteur d’entrée/sortie à usage général (GPIO) à 40 broches compatible avec la plupart des modules complémentaires Hardware Attached on Top (HAT) des modèles Raspberry Pi de taille normale. L’exception notable est l’alimentation par Ethernet (PoE). La gamme des Zero ne dispose en effet pas de l’Ethernet câblé et s’appuie donc sur la connexion wifi 2,4 GHz, ce qui n’était pas le cas du Raspberry Pi Zero original. Notez que le connecteur n’est pas monté, pour que vous puissiez souder les broches vous-même. Si vous préférez avoir le connecteur présoudé, regardez du côté de la variante Raspberry Pi Zero 2 WH, qui coûte généralement quelques euros de plus.
Comme pour la plupart des SBC, gardez à l’esprit les accessoires que vous devrez vous procurer en même temps que la carte elle-même : un écran et un clavier, un câble mini-HDMI et un adaptateur USB OTG, une alimentation micro-USB et une carte microSD, au minimum.
Le Raspberry Pi Zero 2 W ne veut pas dire que le Raspberry Pi Zero original n’est plus commercialisé. Un ordinateur monocarte fonctionnel vendu à petit prix aura toujours son utilité, en particulier pour les travaux moins exigeants et les utilisations intégrées. Rien sur le marché n’égale le Raspberry Pi Zero en termes de prix, mais il a ses limites. Le processeur monocœur est faible, et il n’y a pas de réseau intégré (si vous en avez besoin, préférez-lui le Raspberry Pi Zero W). Si vous n’avez pas besoin de connectivité réseau, le Raspberry Pi Zero vous ouvre toutes les portes pour le prix d’une tasse de café.
À plus du triple du prix du Raspberry Pi Zero 2 W, le Rock 64 de Pine64 fait grimper le budget, mais vu ses nombreuses utilisations, c’est justifié. Le processeur intègre les mêmes cœurs Arm Cortex-A53 que le Zero 2 W, mais en fonctionnant deux fois moins vite, et avec quatre fois plus de mémoire, ses performances sont nettement meilleures. Le Rock64 n’embarque pas le wifi, mais il dispose d’un port Ethernet filaire et de trois port USB standards, dont l’un offre une connectivité USB 3.0 à haut débit. Il y a même un récepteur infrarouge pour les télécommandes multimédia et une horloge en temps réel intégrée.
Ce n’est pas pour rien que les Raspberry Pi sont les incontournables des projets utilisant des ordinateurs monocartes : ils allient parfaitement performances, compatibilité, extensibilité et prix. La gamme des Raspberry Pi 4, qui est à l’heure où nous écrivons ces lignes la plus récente des variantes de taille standard, ne fait pas exception.
Par rapport aux modèles précédents, le Raspberry Pi 4 offre une amélioration spectaculaire des performances. Cela est dû en partie à la combinaison d’un nouveau processeur et d’un nouveau processeur graphique, mais surtout à l’augmentation de la mémoire. Alors que les anciennes versions se limitaient à 1 Go, le Raspberry Pi 4 est disponible en versions de 1, 2, 4 et 8 Go. À moins que vous ne sachiez déjà que vous aurez besoin de plus ou que votre budget soit limité, nous vous conseillons de viser les 4 Go. Plus les modèles sont petits, moins ils sont chers (environ 10 € de moins à chaque fois). Le modèle le plus grand (8 Go) par contre coûte en revanche 124 €.
Le Raspberry Pi 4 bénéficie de l’excellent écosystème que la société a développé au fil des ans, et offre une compatibilité logicielle et matérielle totale avec les modèles précédents. Sa popularité est également synonyme de communauté et de soutien. Vous pouvez toujours compter sur les autres utilisateurs pour vous filer un coup de main.
Le Raspberry Pi 4 n’est pas le SBC le plus rapide, ni le plus riche en fonctionnalités, ni le moins cher, ni le plus petit, mais il est probablement le plus équilibré. Il offre une connectivité généreuse, notamment des ports USB 3.0 à haut débit, et son prix est maintenu aussi bas que possible. Il s’agit d’un excellent choix pour l’informatique générale, les jeux rétro et bien d’autres applications encore, et il est idéal pour quiconque met les pieds pour la première fois dans le monde des single board computers.
Si vous possédiez déjà un ancien Raspberry Pi, vous devrez prévoir un budget pour quelques extras : la gamme Raspberry Pi 4 est passée d’un seul port HDMI de taille normale à une paire de ports micro-HDMI, offrant des capacités de double affichage, et d’une alimentation micro-USB 5V 2,5A à une alimentation USB Type-C 3A.
Si le budget ne permet pas d’acheter un Raspberry Pi 4, même le modèle d’entrée de gamme à 1 Go, le Raspberry Pi Zero 2 W est une excellente alternative. Coûtant 20 €, il est compatible avec les mêmes logiciels et le même matériel d’extension HAT (Hardware Attached on Top) pour moins de la moitié du prix de son équivalent de taille standard. Ses performances sont toutefois nettement inférieures et si vous souhaitez connecter plus d’un périphérique USB, vous devrez ajouter un hub USB en alimentation externe.
À près de 105 €, le LattePanda V1 est une option coûteuse, mais riche en fonctionnalités. En plus d’un processeur Intel Atom, qui lui confère des performances élevées et une compatibilité avec Windows 10, la carte comprend un coprocesseur Microchip ATmega32U4 et six connecteurs « Gravity » plug-and-play pour les capteurs externes. Si vous recherchez une solution puissante et abordable, ou si vous souhaitez simplement rester dans l’écosystème Windows, le LattePanda V1 pourrait bien valoir le coût supplémentaire, comparé à certains appareils moins chers tels que le Raspberry Pi 4.
Dernier né de la famille LattePanda, disponible à la vente après une campagne de crowdfunding très réussie, le LattePanda 3 Delta est un PC miniature entièrement fonctionnel déguisé en ordinateur monocarte.
Le processeur Intel Celeron N5105 au cœur de la carte offre des performances élevées pour une consommation d’énergie raisonnablement faible, même si le ventilateur fourni n’est pas de trop pour le maintenir au frais. Compatible avec de nombreux systèmes d’exploitation, notamment Windows 10 et Windows 11, il est doté d’une généreuse mémoire vive de 8 Go et d’un espace de stockage embarqué de 64 Go.
Deux emplacements M.2 permettent d’étendre le stockage à grande vitesse, tandis que l’emplacement B-Key prend en charge les modules cellulaires 4G et 5G si l’Ethernet gigabit et le wifi 6 bi-bande embarqués ne vous suffisent pas en termes de connectivité.
À son prix, vous ne trouverez pas de single board computer plus rapide, mais ce LattePanda de troisième génération n’a pas oublié ses racines : comme ses prédécesseurs, le dernier modèle intègre un microcontrôleur Microchip ATmega32U4 comme coprocesseur pour les charges de travail en temps réel. À l’inverse, les connecteurs de capteurs « Gravity » en plug-and-play ont été retirés.
Le LattePanda 3 Delta est puissant dans tous les sens du terme, c’est-à-dire qu’il demande considérablement plus d’énergie que la plupart de ses concurrents. Pour sa défense, il est fourni avec un ventilateur de refroidissement actif et un adaptateur USB Type-C Power Delivery de 45 W avec des câbles européens et américains, vous aurez donc seulement besoin d’y ajouter un clavier et un écran. Notez que le prix de base de 278 € n’inclut pas Windows, mais il existe une version comprenant Windows 10 Enterprise Edition pour 338 €.
Bien qu’il soit conçu pour imiter la disposition générale d’un Raspberry Pi, le Rock Pi 4 Model C+ est considérablement plus puissant. Grâce à son processeur à six cœurs et un GPU à quatre cœurs offrant des performances de calcul quatre fois supérieures à celles du Raspberry, selon Rock Pi, le Rock Pi 4 Model C+ est particulièrement rapide. Il dispose aussi d’un emplacement M.2 compatible NMVe et d’un connecteur eMMC, qui offrent des options d’extension de stockage à grande vitesse. Vendu 130 € et expédié directement depuis la Chine, il reste également étonnamment abordable. Comme pour la plupart des SBC, vous devrez trouver vous-même les périphériques et l’alimentation électrique adaptée.
L’Udoo Bolt V8 est sans doute l’ordinateur monocarte le plus puissant que l’on puisse trouver sur le marché, hors appareils spécialisés. Basé sur un processeur AMD Ryzen intégré, il possède quatre cœurs physiques capables d’exécuter deux threads chacun, ainsi qu’un puissant GPU Vega 8. Comme pour le reste de la famille LattePanda, un microcontrôleur Microchip ATmega328U4 est également utilisé comme coprocesseur pour les charges de travail en temps réel. Par contre, le Bolt V8 n’est pas donné : vendu 495 €, il se situe dans la fourchette haute des prix pour les SBC amateurs, sans compter qu’il est fourni sans RAM. Il n’embarque ni le wifi ni le Bluetooth, mais il est possible de les ajouter en utilisant l’un des deux emplacements M.2 ou un port USB.
Faisant suite au BeagleBone AI de BeagleBoard.org, le BeagleBone AI-64 constitue une vraie montée en niveau. Le passage au système sur puce Jacinto TDA4VM de Texas Instruments permet de disposer d’un CPU et d’un GPU beaucoup plus récents et puissants, ainsi que d’une série d’accélérateurs et de coprocesseurs conçus pour stimuler l’apprentissage automatique et les charges de travail en temps réel.
Il est vrai qu’avec seulement deux cœurs de processeur, le CPU du BeagleBone AI-64 peut sembler un peu faible par rapport à ses concurrents à quatre cœurs et plus, mais pour de nombreuses charges de travail d’apprentissage automatique, ces cœurs servent en grande partie à alimenter les coprocesseurs les plus adaptés à la tâche, et c’est là que le BeagleBone AI-64 offre un large éventail d’options.
Étonnamment compact pour ses spécifications, le BeagleBone AI-64 est compatible avec les modules complémentaires de Cape conçus pour les autres cartes de la famille BeagleBone. Il dispose aussi d’un port Gigabit Ethernet, mais pas de wifi ni de Bluetooth, une lacune que vous pourrez combler en utilisant le slot M.2 E-key sur le dessous de la carte.
Il faut du temps pour maîtriser entièrement toutes les complexités du BeagleBone AI-64, même pour ceux et celles qui possèdent déjà l’un ou l’autre des SBC plus anciens de BeagleBoard.org, et malgré la copie préchargée de Debian sur son eMMC de 16 Go, qui lui permet d’être rapidement fonctionnel. Mais cela vaut la peine de persévérer : aucun single board computer de cette gamme de prix n’offre un tel équilibre entre capacités de calcul, graphisme, apprentissage automatique et performances en temps réel dans un design compact et relativement peu consommateur d’énergie. Avec ses deux entrées caméra, il se prête particulièrement bien aux projets de vision par ordinateur et d’Edge AI.
Le Jetson Nano 2 Go est le modèle le moins cher de la famille Jetson de Nvidia, mais ce n’est pas un véritable ordinateur monocarte, plutôt un système sur module (SOM) fourni avec une carte porteuse permettant de transformer son connecteur périphérique en ports de taille normale plus facilement accessibles. Doté d’un processeur quadricœur rapide et d’un GPU puissant, il est capable de gérer toute sorte de charges de travail d’apprentissage automatique. Si vous trouvez ses 2 Go de RAM ou ses performances trop justes, vous pouvez sans difficulté transférer votre projet vers l’un des appareils plus puissants de la gamme Jetson.
Autre système sur module, le Jetson AGX Orin est, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le Jetson le plus puissant de Nvidia. Avec ses composants nouvelle génération, notamment sa mémoire LPDDR5 et son processeur Arm Cortex-A78E à douze cœurs, il est particulièrement performant sur les charges de travail d’apprentissage automatique, comme le suggère d’ailleurs l’alimentation de 90 W fournie. Vous ne trouverez pas de meilleur SBC pour expérimenter l’apprentissage automatique embarqué à haute performance, mais il reste cher : le kit de développement Jetson AGX Orin, qui comprend le SOM, la carte mère, le dissipateur thermique et le ventilateur, le module radio et le bloc d’alimentation, vous coûtera près de 2 000 €.
Conçu pour remplacer l’Odroid-N2, qui n’est plus commercialisé, ce modèle est doté d’un processeur plus rapide et d’un dissipateur thermique plus fin, tout en conservant toutes les fonctions qui ont rendu son prédécesseur si populaire, notamment la prise en charge native du logiciel de centre multimédia CoreELEC.
Créé pour servir de lecteur multimédia, l’Odroid-N2+ prend en charge le HDR10 et le Hybrid Log Gamma (HLG) à la résolution 4K, la commutation automatique de la fréquence d’images et l’adaptation de la plage dynamique, ainsi que le passage audio pour les formats audio numériques les plus courants, notamment Dolby Atmos et DTS:X. Il bénéficie également d’un refroidissement passif : aucun bruit de ventilateur ne vient gâcher l’audio, à moins que vous ne choisissiez d’installer le ventilateur de refroidissement en option, ce qui peut s’avérer nécessaire si vous habitez un pays chaud.
Mais l’Odroid-N2+ n’est pas sans défaut, et certaines décisions de conception, notamment, sont difficiles à justifier.
Par exemple, il n’y a pas de sortie audio numérique optique ou coaxiale pour une utilisation avec des récepteurs AV non-HDMI, bien qu’une sortie S/PDIF puisse être ajoutée via une carte branchée au connecteur GPIO 40 broches de type Raspberry Pi. On n’apprécie pas non plus particulièrement la LED bleue bien trop brillante et distrayante qui pulse en permanence. Ajoutez à cela quatre ports USB, bien qu’ils partagent un hub racine unique, et vous obtenez un appareil qui peut aussi bien streamer des médias que les lire à partir d’une mémoire locale.
La famille Raspberry Pi possède une certaine histoire avec la lecture de médias : le système sur puce qui alimente le modèle original a été développé par Broadcom pour être utilisé dans les décodeurs multimédias, avant que Raspberry Pi détourne cette technologie au profit des bricoleurs et autres amateurs d’informatique. Ces derniers ont ensuite eu vite fait de découvrir que ces cartes se prêtaient particulièrement bien aux projets multimédias (sans surprise). Aujourd’hui, elles constituent un choix courant pour les installations de home cinéma. Le faible coût du Raspberry Pi 4 Model B 1GB en fait un choix judicieux pour les budgets serrés, mais il ne prend pas en charge les contenus à gamme dynamique élevée et, bien qu’il puisse décoder les formats H.264 et H.265, seul ce dernier prend en charge les contenus 4K, le premier étant limité à la Full HD 1080p.
Tourné vers les médias, le Vero 4K+ a été créé par l’équipe à l’origine de l’Open Source Media Center (OSMC) alimenté par Kodi, on n’est donc pas surpris par ses performances. Conçu comme une solution plug-and-play, ce SBC se présente dans un boîtier attrayant et est fourni avec une télécommande Bluetooth. Il prend en charge les contenus HDR10 et HDR10+ en 4K, le réglage dynamique de la fréquence de rafraîchissement et les ports USB 2.0 pour les extensions. Attention cependant, cette carte a désormais quatre ans, et ses créateurs ne se sont engagés à fournir des mises à jour logicielles que pendant cinq ans après sa sortie. Ne vous attendez pas à de nouvelles mises à jour pour cet ordinateur monocarte.
Aucune des cartes de la famille Raspberry Pi n’a jamais été conçue spécifiquement pour le gaming, rétro ou non, ce qui ne les a pas empêchés de devenir l’un des choix les plus populaires pour les configurations à faible puissance, et non sans raison.
L’augmentation des performances du processeur et un GPU plus puissant font de la gamme Raspberry Pi 4 une upgrade évidente par rapport aux modèles précédents. Elle offre également une prise en charge étendue d’une gamme de logiciels d’émulation de jeux rétro, dont le populaire RetroPie. Ses performances sont suffisamment élevées pour émuler des appareils allant de l’Atari 2600 à la plus récente Sega Dreamcast.
Très peu de jeux peuvent être exécutés en mode natif sur le Raspberry Pi, surtout comparé à un ordinateur de bureau ou portable classique, mais cela ne signifie pas que les jeux AAA sont hors de toute portée : il est possible de redonner vie aux titres plus anciens et moins exigeants grâce à Box86, une couche de compatibilité qui permet aux logiciels écrits pour le processeur x86 de fonctionner sur les cœurs Arm du Raspberry Pi. En outre, Steam Link, le logiciel officiel de Valve, permet de streamer des jeux en continu depuis un PC de bureau ou un ordinateur portable. Mais vous aurez besoin d’acheter des périphériques, une alimentation et une carte microSD avant de pouvoir commencer à jouer.
Il est vrai qu’il existe un réel écart de performance entre la gamme Raspberry Pi 4 et le Raspberry Pi Zero 2 W, dû à la fois à un processeur plus faible et à sa mémoire limitée de 512 Mo. Mais cela ne veut pas dire que le Raspberry Pi Zero 2 W est lent : si vous cherchez surtout à émuler des consoles de l’époque 8 ou 16 bits, il reste très puissant. Il fonctionne également très bien avec Steam Link de Valve pour streamer des jeux en continu à partir d’une machine plus puissante située ailleurs dans votre maison.
Si l’on s’en tient à ses spécifications, le MiSTer, carte de développement Terasic DE-10-Nano rebadgée, semble peu adapté au gaming, avec son processeur lent et obsolète et son absence totale de GPU. Mais en y regardant de plus près, on découvre qu’il s’agit en fait d’un système FPGA (Field-Programmable Gate Array) qui permet d’émuler les consoles de jeux rétro au niveau du hardware. Malheureusement, le DE10-Nano au cœur du projet est l’une des technologies les plus touchées par la pénurie actuelle de composants dans l’industrie électronique. Alors que les revendeurs officiels affichent toujours un prix de 220 € pour cette carte, il n’y a en réalité quasiment plus de stocks, et les sites spécialisés font grimper l’addition à mesure que leurs réserves diminuent.
Un rapide coup d’œil à la fiche technique permet de confirmer que le PocketBeagle est un mauvais choix pour l’informatique courant. Son processeur monocœur est vieux et lent, sa mémoire de 512 Mo est limitée, et il n’y a pas de sortie vidéo native, de ports USB Host ou de réseau câblé.
Mais il y a une bonne raison à cela : le PocketBeagle n’est tout simplement pas conçu pour l’informatique courant. Imaginée avant tout pour les makers, cette carte possède des caractéristiques qui en font un excellent choix pour toutes sortes de charges de travail informatiques embarquées.
La carte offre d’impressionnantes capacités de calcul en temps réel. Aux côtés de son unique CPU Arm Cortex-A8 et du GPU PowerVR SGX se trouve un microcontrôleur Arm Cortex-M3. On trouve également deux Programmable Real-Time Units, ou PRU, un sous-système de microcontrôleur à faible temps d’attente.
Les deux connecteurs GPIO à 36 broches sont fournis non montés, vous devrez donc faire un peu de soudure, mais une fois installés, ils offrent plus de connectivité pour le matériel externe que les autres SBC de cette gamme de prix.
Le PocketBeagle est également l’un des rares appareils qui ne nécessitent aucun périphérique, ni même sa propre alimentation électrique. Insérez une carte microSD (non fournie) et reliez la carte à un ordinateur de bureau ou portable via un câble micro-USB, et elle apparaît comme un périphérique de réseau local, vous permettant de vous connecter à sa distribution Linux intégrée pour la programmation et l’expérimentation.
Si le PocketBeagle ne vous suffit plus, vous pouvez passer en douceur aux appareils plus puissants de la famille, notamment le BeagleBone Black et le tout dernier BeagleBone AI-64, doté de puissants accélérateurs d’apprentissage automatique.
Le Raspberry Pi Zero 2 W est un vrai couteau suisse, et bien qu’il ne soit pas à la hauteur du PocketBeagle en termes de capacités en temps réel, il offre des performances de calcul général considérablement améliorées pour un prix trois fois moins élevé. Le connecteur GPIO (non soudé) comprend les types de bus les plus courants, mais il lui manque des capacités d’entrée analogique natives : vous devrez sans doute rapidement acquérir du matériel complémentaire.
La Vim 4, dernière carte conçue par Khadas, est l’une des cartes Arm les plus puissantes du marché. Entre son processeur à huit cœurs, sa généreuse mémoire vive de 8 Go et son coprocesseur microcontrôleur STM32 intégré, elle est parfaite pour les makers qui ont besoin de combiner performances et capacités en temps réel. Cet ordinateur monocarte riche en fonctionnalités offre même quelques fonctionnalités supplémentaires peu courantes sur le marché, notamment une entrée HDMI pour la capture vidéo, des microphones numériques stéréo et un accéléromètre « G-sensor ».
On confond souvent microcontrôleurs et ordinateur monocarte. Bien qu’il existe en effet des similitudes, la différence entre les deux est simple : un microcontrôleur est un circuit intégré qui peut être programmé pour effectuer quelques tâches simples, tandis qu’un ordinateur monocarte est, comme son nom l’indique, un ordinateur complet fourré dans une unique carte de circuit imprimé.
La différence essentielle réside dans le fait qu’un microcontrôleur peut effectuer des tâches limitées par nature, alors qu’un ordinateur monocarte possède tous les éléments nécessaires pour effectuer des tâches informatiques complexes. Il peut être utilisé en tandem avec des périphériques ou même jumelé avec des microcontrôleurs. D’ailleurs, certains ordinateurs monocartes intègrent eux-mêmes des microcontrôleurs.
C’est pourquoi nous vous proposons quelques explications plus détaillées sur l’objectif et l’utilisation des microcontrôleurs, notamment les célèbres contrôleurs de la marque Arduino et la nouvelle série de cartes Pico de Raspberry Pi.
Licence : Le texte de l'article "Single Board computer : les meilleures options" écrit par All3DP est publié sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY 4.0).
CERTAINS CONTENUS QUI S'AFFICHENT SUR CE SITE PROVIENNENT D'AMAZON. CE CONTENU EST FOURNI « EN L'ETAT » ET PEUT ETRE MODIFIE OU SUPPRIME A TOUT MOMENT.