Creality n’a de cesse de nous impressionner à chaque sortie d’une nouvelle Ender 3, des imprimantes qui rencontrent toujours autant de succès. Les machines de cette gamme sont abordables, mais surtout extrêmement fiables et faciles à utiliser. D’ailleurs, elles sont tout indiquées pour les débutants. Avec les nouvelles S1 et S1 Pro, Creality nous offre encore une fois deux imprimantes 3D remarquablement fiables et performantes. Et, comme toutes les Ender 3, toujours aussi bon marché !
L’une comme l’autre semblent excellentes, mais qu’est-ce qui explique cette différence de prix de 120 € ? Les fonctionnalités de la Pro justifient-elles cet écart ? Dans cet article, nous plongeons dans les moindres détails de ces deux imprimantes afin de comprendre ce qui les distingue vraiment.
Soyons honnêtes : sur le papier, ces deux imprimantes n’ont pas l’air très différentes. Voyons de plus près ce qui les distingue l’une de l’autre !
Les S1 et S1 Pro gardent le charme de l’Ender 3, avec un cadre très familier, connu et apprécié de tous. Mais elles ne sont pas l’exacte copie l’une de l’autre, certaines choses les différencient.
La S1 affiche ainsi un design élégant et robuste qui paraît bien plus soigné que celui de la bonne vielle Ender 3 de base. Au lieu d’une vis unique pour l’axe Z, Creality a cette fois opté pour une double vis, qui ne fait qu’ajouter à la fiabilité de la machine. On observe aussi d’autres améliorations, comme le plateau de rangement intégré, les tendeurs de courroie sur X et Y, l’écran LCD couleur et le lecteur de carte SD standard.
La S1 Pro est également dotée de toutes ces fonctionnalités, mais elle va encore plus loin : un plateau de rangement plus grand, un écran tactile, et un éclairage LED très pratique sur sa partie supérieure, pour vos impressions nocturnes. Mais elle bénéficie aussi de plusieurs améliorations techniques : un extrudeur 100 % métal (dont nous parlerons plus tard), un beau socle monobloc moulé par injection, et une isolation supplémentaire sous le plateau chauffant, qui permet d’obtenir une température suffisamment élevée pour imprimer certains matériaux. Et tout cela pour 120 € de plus que la S1 !
Côté volume d’impression, il n’y a pas de grandes différences entre les deux imprimantes. En fait, il n’y en a tout simplement pas.
La S1 et la S1 Pro sont toutes deux dotées d’un volume d’impression de 220 x 220 x 270 mm, c’est à dire 2 cm de hauteur en plus que l’Ender 3. D’après notre expérience avec l’Ender 3, c’est selon nous plus ou moins la dimension idéale pour une imprimante 3D de bureau, promesse d’un volume correct pour un prix raisonnable. Bien sûr, les 2 cm en plus sont les bienvenus et permettront d’imprimer des modèles plus grands. On ne se plaint pas.
Bien que la surface du plateau n’ait pas une importance capitale dans le choix d’une imprimante 3D, c’est tout de même sur elle que se colleront toutes vos impressions. Mieux vaut donc un peu étudier la question.
La S1 est équipée d’une plaque d’impression magnétique en polycarbonate (PC) et acier à ressort, un classique. Elle devrait tout à fait faire l’affaire et offrir une excellente adhérence. D’ailleurs, le PC est très couramment utilisé dans la composition des plaques d’impression, et il n’est pas connu pour poser de problème. Pour autant, il peut être intéressant de passer à quelque chose de plus solide, si vous en avez la possibilité.
La S1 Pro est quant à elle dotée d’une plaque magnétique en acier à ressort PEI, qui devrait tenir plus longtemps qu’une plaque en PC. Elle est très résistante à l’usure, à la chaleur, et aux flammes, et surtout, elle est disponible en plusieurs couleurs ! Pour plus d’informations, consultez notre article sur les plaques d’impression en PEI.
Une imprimante 3D ne sert pas à grand-chose si on ne peut pas la contrôler, c’est pourquoi l’interface utilisateur est un critère assez important à étudier. Et de côté-là, il existe quelques différences entre la S1 et la S1 Pro.
Les deux imprimantes sont dotées d’une interface riche et attrayante. Celle de la S1 s’utilise à l’aide d’une molette qui permet de naviguer sur un écran LCD couleur, comme sur l’Ender 3 V2 et certaines Ender 3 précédentes. Mentionnons aussi que l’interface utilisateur permet une procédure simple de nivellement du plateau et de calibrage sur les deux imprimantes.
L’interface de la S1 Pro est similaire à celle de la S1, sauf qu’elle est tactile. Adieu la molette ! Elle est également disponible en plus de langues, ce qui ouvre l’imprimante à un public plus large. Notons ici que la communauté d’utilisateurs paraît particulièrement apprécier l’écran tactile.
C’est sur ces deux machines que Creality a dévoilé son nouvel extrudeur direct, le Sprite, qui s’est avéré un nouvel allié exceptionnel, capable de gérer quasiment tous les filaments. Il ne pèse que 210 grammes, ce qui est plutôt léger pour un extrudeur direct. Durant nos tests, nous avons constaté que le Sprite était assez constant et fiable lors du chargement et du déchargement du filament. C’est une bonne nouvelle, car l’entretien et la maintenance d’un extrudeur direct peuvent parfois être un véritable casse-tête !
Au maximum, la buse de la S1 peut atteindre les 260 °C, ce qui est largement suffisant pour imprimer des matériaux courants comme le PLA, le PETG, l’ABS et le TPU.
Alors que le corps de l’extrudeur de la S1 est en plastique, celui de la S1 Pro est entièrement métallique, tout comme son levier d’alimentation en filament. Il est aussi doté d’une thermistance améliorée. Cela permet à la S1 Pro d’opérer un vrai bond côté température : la buse passe de 260 °C à 300 °C. Vous pourrez ainsi imprimer une palette plus large de matériaux, comme le nylon, la fibre de carbone, ou même le polycarbonate. Si vous envisagez d’imprimer ces deux derniers filaments, vous devrez par contre envisager d’investir dans une buse plus résistante à l’abrasion.
Côté logiciel, rien de très spécial pour l’une comme pour l’autre de ces deux imprimantes. Cura fonctionne à merveille. Il convient à tous les niveaux d’expérience et il est diablement fiable. Regardez aussi du côté de Cura 5.0, qui devrait encore plus vous faciliter la vie.
On adore Cura, mais rien ne vous empêche d’aller voir ailleurs ! Creality propose bien sûr ses propres slicers, mais les imprimantes sont aussi compatibles avec d’autres programmes, comme PrusaSlicer et Simplify3d (parmi d’autres !).
Les deux imprimantes sont dotées d’un système de nivellement automatique du plateau et de molettes manuelles. Chacune est livrée avec une sonde CR Touch, très proche de la BLTouch, à quelques détails près ! Creality a en effet remplacé le plastique par du métal, et l’ensemble du système est intégré à l’extrudeur lui-même. La sonde CR Touch est vendue séparément depuis un certain temps déjà, mais c’est la première fois que nous la voyons directement intégrée à une imprimante.
La procédure de nivellement en elle-même est assez simple : il vous suffit de cliquer sur un bouton à l’écran. Si, tel un Shadok, vous préférez compliquer les choses, vous pouvez toujours effectuer le nivellement de manière manuelle, à l’aide d’une feuille de papier. Pour le nivellement automatique, la sonde de la S1 et de la S1 effleure la surface du plateau en différents points, un processus qui prend moins de trois minutes. C’est par contre toujours à vous de définir le Z-offset.
À priori, Creality n’aime pas trop se creuser la tête pour baptiser ses cartes mères. Celle de la S1 et de la S1 Pro répond ainsi au doux nom de CR-FDM-v2.4.S1_v301 (non, ce n’est pas le petit dernier d’Elon Musk), qui est une carte 32 bit dotée de pilotes de moteur pas-à-pas silencieux.
Cela constitue une amélioration considérable par rapport à l’Ender 3 d’origine, qui chante une sérénade à chaque impression (à moins de changer sa carte mère, bien sûr). Heureusement, la carte mère de la S1 et de la S1 Pro est déjà équipée de pilotes TMC2208 super silencieux, une mise à jour qui était vraiment nécessaire.
Bien qu’elles ne soient pas aussi abordables que l’Ender 3 originale, la S1 et la S1 Pro restent tout de même de bonnes affaires !
La S1 coûte 325 €, ce qui est tout à fait raisonnable pour une imprimante 3D haut de gamme à extrusion directe de Creality. Elle est par ailleurs compatible avec un nombre intéressant de matériaux, tant qu’il ne faut pas monter au-delà des 260 °C.
La S1 Pro, quant à elle, coûte 120 € de plus, c’est-à-dire 445 €. De manière générale, elle offre une meilleure qualité que la S1, car elle possède de nombreuses caractéristiques inédites, comme cet impressionnant éclairage LED. Faut-il donc dépenser 120 € de plus ? Tout dépend comment vous comptez utiliser l’imprimante.
Alors, que choisir ? Selon nous, tout bien considéré, c’est la S1 Pro qui l’emporte. Elle apporte une multitude d’améliorations utiles qui, à notre humble avis, justifient son prix de près de 450 €. Si vous comptez imprimer des matériaux tels que le nylon et la fibre de carbone, la S1 Pro s’impose, car sa buse et son plateau prennent en charge des températures plus élevées. Elle offre également une qualité de fabrication et une expérience utilisateur supérieures, ce qui vaut le coup sur le long terme.
Dépenser près de 450 € de votre argent durement gagné pour une imprimante 3D, ce n’est pas un simple achat, c’est un investissement. Pour 445 €, ce qui reste tout de même un prix assez élevé, la S1 est aussi extrêmement performante. Elle présente quelques lacunes sur le plan esthétique et technique, mais le véritable facteur décisif est la température maximale de la buse et du plateau. Si vous ne vous arrêtez pas à l’apparence et que vous ne prévoyez pas d’imprimer avec des matériaux à point de fusion élevé, la S1 fera amplement l’affaire !
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