Quand on imprime des objets en 3D, on cherche toujours à obtenir un résultat parfait. L’esthétique est bien sûr moins importante pour les pièces fonctionnelles ou les outils, mais elle est essentielle pour les modèles que l’on expose.
De nombreux petits défauts et imperfections peuvent menacer la beauté de votre impression : les problèmes de ringing ou de ghosting par exemple, ou encore les marques laissées par les supports. Ces problèmes peuvent être évités, évidemment, en calibrant parfaitement votre imprimante 3D. Mais soyons réalistes : le réglage parfait est quasi inatteignable ! Le post-traitement s’avère donc indispensable pour une finition parfaite.
Ainsi, parmi les méthodes de lissage existantes pour le PLA, le papier de verre est souvent la solution incontournable. L’idée est d’utiliser successivement différentes tailles de grain jusqu’à obtenir une surface plus lisse. Une solution efficace, certes, mais aussi chronophage et laborieuse ! Sans compter que malgré tous vos efforts, des marques peuvent encore être visibles.
Dans cet article, nous allons examiner d’autres méthodes pour lisser le PLA sans papier de verre, et sans huile de coude ! Mais bien sûr, cela demande un peu de préparation…
La préparation
Avant tout travail de réparation, de finition, ou même de peinture, il faut bien préparer le terrain. Cela vous permettra de vous lancer sur de bonnes bases et d’obtenir de meilleurs résultats. Souvenez-vous des six « P » : pour prévenir une piètre performance, pensez préparation !
Voici quelques astuces pour vous aider.
- Retirez toutes les poussières et les débris : le modèle doit être impeccable, sans bouts de support qui dépassent ou de restes de filament encore accrochés.
- Appliquez de la chaleur : un décapeur thermique peut vous aider à retirer les surplus de filament ou les défauts de stringing. Allez-y doucement pour ne pas endommager votre objet.
- Nettoyez avec un chiffon : passez un chiffon humide, puis séchez avec un chiffon sec. C’est le meilleur moyen de retirer tous les résidus encore présents sur le modèle.
Après avoir suivi ces quelques étapes faciles, vous devrez choisir parmi différentes méthodes de lissage celle qui correspond le mieux à votre modèle, au matériau utilisé, et à ce que vous avez sous la main.
Méthode nº 1 : peinture + polyuréthane
Cette technique fonctionne très bien sur les modèles aux couches trop voyantes. Attention, c’est une bonne méthode, mais il vous faudra peut-être du temps pour obtenir un résultat convenable si les lignes sont vraiment marquées. L’avantage, c’est que ce n’est pas fatigant : il s’agit surtout d’attendre que ça sèche entre chaque couche, ce qui ne vous empêche pas de faire autre chose à côté !
Si vous avez du temps devant vous, voici donc les étapes à suivre.
Ce qu’il vous faut
- Peinture en aérosol : vous pouvez choisir une peinture de la même couleur que votre modèle, ou une tout autre nuance, à vous de voir ! Ce qui est important, c’est que la bombe puisse être appliquée sur du plastique.
- Polyuréthane en aérosol : cela fonctionnera mieux si vous choisissez une finition satinée transparente à séchage rapide. Vous pouvez également essayer de peindre au pinceau ou tenter le polyuréthane liquide, mais vous risquez de faire des bavures ou d’appliquer en trop grosses couches.
- Équipement de protection : pour vous (gants, lunettes, masque) comme pour tout ce qui vous entoure (pensez à couvrir le sol).
- Ventilateur : pour raccourcir le temps de séchage, mais ce n’est pas obligatoire.
- Une pièce bien aérée : l’idéal est de procéder à l’extérieur, mais si vous êtes dans un atelier ou un garage, mieux vaut ouvrir la fenêtre.
Marche à suivre
Avertissement : n’utilisez jamais de peinture ou de polyuréthane en aérosol dans un espace clos. Portez des gants, des lunettes de protection, et un masque adapté (pas un simple masque chirurgical). Peu importe votre expérience, un accident est vite arrivé.
- Peinture en aérosol : enduisez votre modèle sur toute sa surface à l’aide de la peinture en aérosol de votre choix. Attention de ne pas insister sur un point particulier, au risque de créer un amas de peinture. Essayez d’appliquer en une couche aussi fine que possible, tout en couvrant de manière uniforme l’intégralité de la surface.
- Polyuréthane : tant que la première couche de peinture en aérosol est encore humide, appliquez une couche de polyuréthane. Là encore, couvrez la surface complète d’une couche fine et régulière.
- Séchage rapide : placez tout simplement le modèle sous un ventilateur et attendez que ça sèche complètement. Au cours de ce processus, la peinture et le polyuréthane se mélangent et se faufilent entre les couches, dans les trous et les défauts que vous essayez de couvrir.
- Attente : nous vous conseillons d’attendre au moins 20 minutes entre l’application de chaque couche afin d’éviter les défauts, comme les bulles ou les coulures. Tout dépend de votre organisation, mais si voulez jouer la carte de la sécurité, le mieux est de laisser reposer chaque couche toute une nuit.
- Nouvelle couche : répétez ces dernières étapes jusqu’à obtenir le résultat recherché. Selon la texture de la surface, une couche peut suffire, mais il en faut parfois beaucoup plus. Prenez votre mal en patience et répétez les opérations autant de fois que nécessaire.
- Couche finale : pour terminer le processus, appliquez une dernière couche de peinture en aérosol. Évidemment, il vous faudra à nouveau attendre qu’elle sèche entièrement, avec ou sans ventilateur.
Une fois l’opération terminée, vous devriez obtenir une surface lisse, sans lignes de couche visibles ni imperfections. Si vous prévoyez d’effectuer cette opération sur votre pièce avant de l’avoir imprimée, vous pouvez tenter de paramétrer des couches plus épaisses pour réduire le temps d’impression.
Attention, ce faisant, vous prenez aussi le risque de perdre en détail, mais on peut en dire autant de la méthode peinture + polyuréthane : plus vous appliquez de couches, moins les détails seront nets. Le tout, c’est d’être dans la modération.
- Difficulté : intermédiaire
- Coût estimé : peinture en aérosol à partir de 8 €, polyuréthane à partir de 10 €
- Outils supplémentaires : ventilateur, gants, lunettes de protection, masque, matériel de protection pour la surface de travail
Bien sûr, ce n’est pas la seule technique pour lisser vos impressions en PLA sans papier de verre. En voici une autre.
Méthode nº 2 : la résine époxy
Il existe plusieurs marques de résine époxy, l’une des plus populaires étant le XTC-3D. Bien que le nom du produit ne soit pas des plus vendeurs, vous risquez fort d’être séduit en voyant les résultats qu’il permet d’obtenir. Il s’agit en fait de deux flacons qui, mélangés, vous permettront de lisser votre objet 3D et de « sceller » la surface.
Vous trouverez le mode d’emploi dans la boîte, mais pour résumer, vous devrez commencer par mélanger les deux flacons. Vous devrez ensuite appliquer ce liquide sur votre modèle à l’aide d’un pinceau. Une fois sec, le produit durcit pour former une couche lisse et totalement transparente : votre impression est aussi brillante que si elle sortait d’un moule à injection.
La résine époxy n’est pas évidente à nettoyer, c’est pourquoi nous conseillons là aussi d’enfiler un équipement de protection et de recouvrir les surfaces qui vous entourent. Le XTC-3D peut également être mélangé avec des colorants, des teintes et des couleurs pour « peindre » vos pièces et ajouter des effets, par exemple des paillettes ou un revêtement métallique.
- Difficulté : facile
- Coût estimé : 35 € (XTC-3D), à partir de 18 € (autres marques)
- Outils supplémentaires : pinceau, ventilateur, gants, lunettes de protection, masque, matériel de protection pour la surface de travail
Méthode nº 3 : le solvant
Un solvant est, en substance, un produit capable de dissoudre un matériau. Le 3D Gloop! en contient une certaine quantité, associée à d’autres ingrédients qui en font une solution efficace, mais libre à vous d’éliminer les intermédiaires et d’appliquer directement un solvant. Si on vous conseillait déjà d’être prudent avec le 3D Gloop!, montrez-vous encore plus attentif avec cette méthode, tant côté sécurité que pour l’application en elle-même.
Il existe plusieurs options pour lisser vos impressions 3D, mais beaucoup d’entre elles sont bien trop agressives (et toxiques). L’acétate d’éthyle, que l’on trouve souvent dans les colles et les vernis à ongles, par exemple, est déjà plus recommandable. Il est parfaitement capable de dissoudre et de lisser le PLA et son utilisation est moins dangereuse (relativement) que d’autres solvants.
Vous pouvez appliquer de l’acétate d’éthyle sur toute la surface ou sur une zone spécifique à l’aide d’un pinceau ou d’un chiffon. Là encore, il convient de travailler rapidement en appliquant de petites quantités de solvant à la fois pour éviter tout dommage involontaire. Vous pouvez également essayer de diluer l’acétate d’éthyle avec de l’alcool isopropylique et d’appliquer la solution à l’aide d’un vaporisateur (uniquement dans un endroit bien ventilé et avec un masque filtrant, car les vapeurs peuvent provoquer une irritation des yeux et de la gorge).
- Difficulté : avancé
- Coût estimé : environ 15 € le flacon de 500 ml
- Outils supplémentaires : petit pinceau, gants, lunettes de protection, masque, matériel de protection pour la surface de travail
Méthode nº 4 : le 3D Gloop!
Comparé à la méthode 2, le 3D Gloop! a un nom beaucoup plus séduisant, si vous aimez ce genre de choses. Il existe en différentes formules adaptées à chacun des principaux types de filaments d’impression 3D. En plus de ses propriétés de lissage, il peut également être utilisé comme agent adhésif pour le plateau, ou comme de la colle.
Le 3D Gloop! est prémélangé, il est donc prêt à l’emploi et peut être appliqué au pinceau de la même manière que le XTC-3D. Une fois sec, vous obtiendrez une surface lisse et dure, mais pas aussi brillante qu’avec la méthode XTC-3D. Un pinceau de bonne qualité vous permettra de réaliser une application rapide en fine couche et d’améliorer l’aspect final.
Un avertissement : le 3D Gloop! sèche très vite après l’application. Si vous n’avez pas le pinceau adapté, vous risquez de vous retrouver avec une couche collante pas nette du tout. Les produits chimiques qui composent ce produit permettent de dissoudre le PLA, ce qui peut être très utile pour faire disparaître les couches trop visibles, mais il faut y aller doucement. Et puisque certains de ces composants sont toxiques, veillez à travailler dans un espace bien ventilé.
- Difficulté : intermédiaire
- Coût estimé : entre 7 et 22 € (mais il est très difficile de se le procurer en Europe)
- Outils supplémentaires : pinceau, gants, lunettes de protection, masque, matériel de protection pour la surface de travail
Licence : Le texte de l'article "Comment lisser vos impressions 3D en PLA sans papier de verre" écrit par All3DP est publié sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY 4.0).
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