Aujourd’hui plus accessibles que jamais, les imprimantes 3D de bureau sont constamment utilisées pour donner vie à des idées innovantes et produire des objets utiles. Malheureusement, il semble que la seule fois où cette merveilleuse technologie est mentionnée dans les médias grand public, c’est lorsque la perspective effrayante des armes à feu DIY surgit.

La controverse frénétique entourant les armes à feu imprimées en 3D a atteint de nouveaux sommets l’année dernière après que le Département d’État américain a conclu un accord qui a permis à Cody Wilson, un crypto-anarchiste autoproclamé, et son organisation à but non lucratif Defense Distributed de mettre en ligne des fichiers 3D d’armes DIY, affirmant que l’interdiction initiale était en violation du Premier amendement de la constitution américaine.

Peu de temps après, la décision initiale a été rapidement contrecarrée devant les tribunaux et Defense Distributed a été contrainte de retirer les fichiers 3D. Mais à ce moment-là, le site Web de l’organisation avait déjà fourni à des milliers de personnes à travers le monde l’accès à des plans d’armes à feu 3D, et les fichiers numériques peuvent probablement encore aujourd’hui être trouvés sur Internet.

Pour en savoir plus :

Bien que le dilemme des armes à feu imprimées en 3D se déroule principalement aux États-Unis, il a des implications plus  importantes en Europe ou encore en Australie, où il est vraiment difficile d’obtenir des armes fabriquées traditionnellement. Dans l’ensemble, beaucoup de débats animés ont eu lieu au sein de la communauté de l’impression 3D au sujet de la viabilité des pistolets d’impression 3D et de leur dangerosité réelle, et l’industrie elle-même a pris note de cette question cruciale.

Le fabricant français d’imprimantes 3D DAGOMA vient de lancer, en collaboration avec l’agence de publicité TBWAParis, une intéressante campagne anti-pistolets 3D appelée opération Armes Inoffensives. Lentreprise vise à arrêter la production de pistolets imprimés en 3D en inondant Internet de centaines de modèles non fonctionnels.

« Les imprimantes 3D sont une véritable révolution. Il est possible d’imprimer n’importe quoi à la maison : des objets décoratifs aux figurines en passant par des prothèses médicales. Pour ce faire, il vous suffit de télécharger les fichiers de plans pour l’un des millions d’articles disponibles en ligne », écrit l’entreprise dans un communiqué de presse.

« Malheureusement, parmi ces objets, on trouve des fichiers pour imprimer de vraies armes à feu. Accessible sans restrictions et en quelques clics, n’importe qui possédant une imprimante 3D peut fabriquer chez lui des armes totalement opérationnelles, intraçables et indétectables. »

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L’opération Les Armes Inoffensives peut-elle réellement empêcher les gens d’obtenir des plans d’armes à feu imprimables en 3D ?

La campagne vise à contrer le partage de plans d’armes imprimables en téléchargeant des fichiers existants et en les modifiant subtilement pour qu’aucune des pièces ne s’emboîte correctement. Selon DAGOMA, tous les changements apportés à ces modèles 3D, que ce soit le poids, l’apparence, le nom et la nomenclature de l’arme à feu, sont insoupçonnables à l’oeil nu.

Des centaines de ces fichiers modifiés ont déjà été déployés sur différents forums, sites Web et plateformes spécialisées. Ce faisant, DAGOMA estime qu’elle peut dissuader les utilisateurs de vouloir fabriquer leur propre pistolet ou arme semi-automatique fonctionnels.

L’opération « Armes Inoffensives » est déjà bien engagée, car DAGOMA affirme que ces nouveaux fichiers ont été téléchargés plus de 13 000 fois depuis leur mise à jour. Une fois imprimé, l’utilisateur découvrira que le pistolet ne fonctionne pas et est totalement inoffensif.

Reste à savoir si cette campagne empêchera réellement les gens de télécharger des plans d’armes fonctionnelles. Néanmoins, c’est certainement l’une des solutions les plus intéressantes que nous ayons vues pour empêcher les pistolets imprimés en 3D de tomber entre de mauvaises mains.

Pour renforcer son engagement dans la lutte contre les armes imprimées en 3D, le fabricant français développe également un logiciel de détection de fichiers 3D d’armes à feu qui empêchera la fabrication d’armes sur les imprimantes 3D de DAGOMA.

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