Après l’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril dernier, l’heure est venue songer à reconstruire la structure vieille de plusieurs siècles, pour laquelle on a déjà récolté 750 millions d’euros. Le président Emmanuel Macron a quant à lui promis sa restauration complète, en faisant appel à des méthodes traditionnelles et en s’appuyant sur le travail des artisans de la pierre et charpentiers-menuisiers.
Eric Geboers, architecte et fondateur de CONCR3DE, une entreprise néerlandaise d’impression 3D de pierre, a une idée plus rapide. Il pense que la solution est d’imprimer en 3D le repère religieux en utilisant ses vestiges.
« Nous pourrions commencer la reconstruction presque immédiatement, sans avoir besoin de nouveaux matériaux coûteux et difficiles à trouver », écrit-il. « Nous n’avons pas non plus besoin de former une équipe importante. Notre-Dame pourrait rouvrir ses portes d’ici quelques mois et les gens pourraient participer et interagir avec la restauration. Nous n’aurions pas besoin de jeter et de gaspiller des matériaux qui renferment tant d’histoire mais au contraire les réutiliser pour la rénovation. »
Les parties imprimées en 3D seraient une réplique exacte de l’église puisque, en 2000, Andrew Tallon, un professeur américain, avait scanné en 3D Notre-Dame dans son intégralité.
Pour prouver combien il serait facile d’utiliser une imprimante 3D pour compléter la restauration, CONCR3DE a imprimé une réplique d’une gargouille endommagée. Pour ce faire, l’entreprise a utilisé un scan 3D du Stryge et a imprimé le modèle avec un mélange de craie et de cendres.
En prenant les gravats dûs à l’incendie et en les transformant en poudre imprimable en 3D, Geboers écrit qu’il est possible de reconstruire la cathédrale à partir des scans 3D existants. Cela permettrait d’économiser du temps et de l’argent mais aussi de recycler le monument historique. L’idée est de ramasser la pierre endommagée, la poussière et les cendres pour créer une poudre imprimable en 3D de la même couleur que les autres édifices parisiens. Il semblerait que le processus d’impression 3D de Notre-Dame fonctionnerait sur le sol de la cathédrale.
« Et si nous prenions la pierre qui a vu tant d’histoire et que nous ne la mettions pas simplement au rebut, mais que nous la réutilisions, entrenenant ainsi l’âme du bâtiment ? » demande Geboers.
Après avoir broyé les gravats et les avoir mélangés pour en faire une poudre imprimable en 3D, CONCR3DE imprimerait ensuite les pièces en 3D sur place et les installerait sur le site. Avec ce processus, affirme Geboers, la construction pourrait commencer presque immédiatement et les fidèles pourraient entrer dans ce lieu saint en quelques mois.
« Nous aimerions que Notre-Dame renaisse de ses cendres tel un phénix », dit Geboers à ce propos. « L’incendie fait maintenant partie de sa longue histoire. Le monument devrait montrer fièrement son histoire à plusieurs niveaux et montrer au monde entier qu’il l’a conquise. Le feu peut aussi être l’avenir de Notre-Dame. »
Source : Medium
Image de l’en-tête : AFP/Getty Images
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