Après 23 ans de développement, le très populaire logiciel de CAO open source FreeCAD est enfin disponible dans sa version complète depuis le 19 novembre. Nous avons contacté les développeurs du programme pour qu’ils nous en disent plus sur le long parcours qui a mené à la version 1.0 et sur ses nouveautés, mais surtout pour qu’ils nous expliquent pourquoi donner à FreeCAD une seconde chance.
« L’année dernière, notre équipe à relevé quatre problématiques qui représentaient selon nous des obstacles majeurs au développement de la version 1.0 », se souvient Chris Hennes, maintainer FreeCAD et membre du Conseil d’administration de la FreeCAD Project Association. Les quatre enjeux en question : atténuer le « problème de dénomination topologique », intégrer un atelier d’assemblage, mieux gérer les matériaux en termes de rendu et de propriétés physiques, et améliorer de manière générale l’expérience l’utilisateur.
« Une fois ces quatre axes d’amélioration déterminés, nous leur avons attitré à chacun une équipe de travail au cours de l’année dernière », ajoute Hennes. « À partir du moment où le logiciel était suffisamment avancé pour être utilisé au quotidien par le grand public pour des projets de CAO, c’est qu’il était temps de sortir la version 1.0. »
D’après l’équipe de FreeCAD, l’interface utilisateur du logiciel, au cœur de bon nombre de plaintes dans les versions précédentes, a « fait l’objet d’importantes améliorations » l’année passée. Elle a même le droit désormais à une équipe UI/UX dédiée. Parmi les autres perfectionnements, un « système de thèmes » permet de personnaliser l’interface utilisateur, à l’instar du fork à but lucratif (non associée) développé par Ondsel ES. Selon Hennes, il existe désormais plusieurs add-on tiers (des « packs de préférence ») qui permettent de « configurer rapidement et facilement FreeCAD avec différentes apparences pour l’interface utilisateur ».
« Nous ne cesserons jamais de travailler sur l’expérience utilisateur, mais l’année dernière marque un tournant important à ce niveau en termes d’amélioration. »
L’équipe a beaucoup changé au cours des 23 années de développement de FreeCAD, et seuls deux des premiers développeurs du logiciel font encore partie du projet, dont Werner Mayer, qui, selon Hennes, « est toujours le contributeur le plus actif ». Hennes souligne également la participation de Yorik van Havre, Brad Collette et @wandererfan, des contributeurs de longue date.
FreeCAD se démarque véritablement dans le domaine de la CAO : il est à la modélisation 3D technique ce qu’est Blender à la modélisation organique et de l’animation. Alors que des logiciels autrefois appréciés des amateurs, comme Fusion d’AutoDesk, ont renforcé les restrictions qu’ils imposent aux utilisateurs non payants, les outils open source tels que FreeCAD sont de plus en plus importants pour maintenir une accessibilité pour tous.
Si vous n’avez pas été faire un tour sur FreeCAD depuis longtemps, voici quelques bonnes raisons de lui redonner sa chance, d’après Hennes : « Le logiciel bénéficie d’améliorations importantes en matière de stabilité du modèle, d’apparence de l’interface et de fonctionnalités dans leur ensemble. Et ce n’est pas fini ! Nous n’allons pas nous arrêter à FreeCAD 1.0. À mesure que l’équipe s’agrandit, les mises à jour seront plus fréquentes et les améliorations vont se poursuivre dans tous les domaines ».
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Licence : Le texte de l'article "Pourquoi donner une nouvelle chance à FreeCAD" écrit par All3DP est publié sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY 4.0).